Les économistes restent confiants sur le relèvement du plafond de la dette

En 2011, le Trésor avait échafaudé des scénarios de crise au cas où le plafond ne serait pas rehaussé. Les marchés n’attendent pas de tels expédients
Solenn Poullennec
Photo: PHB
Photo: PHB  - 

Les parlementaires américains aiment visiblement jouer la montre. Alors qu’ils se déchirent toujours sur le renouvellement des dépenses et prolongent la fermeture de bon nombre d’administrations, la date à laquelle le plafond de la dette américaine sera atteint se rapproche. Même si tous s’accordent à dire qu’un défaut américain serait très dommageable, les économistes restent plutôt confiants.

«Nous continuons d’attendre un accord de dernière minute pour augmenter le plafond de la dette et éviter un défaut», écrivent les économistes de Standard Chartered. Même s’ils restent vigilants, les économistes de Citi relativisent quant à eux la récurrence de l’événement: «le Congrès a attendu la dernière minute pour relever [le plafond de la dette] à au moins dix occasions: en 1953, 1967, 1977, 1979, 1987, 1989, 1990, 1995, 2002 et 2011».

Depuis le mois de mai dernier, le plafond de la dette américaine est fixé à 16.699 milliards de dollars. Pour ne pas dépasser ce seuil, le Trésor a utilisé toute une série de mesures exceptionnelles qui lui ont permis de continuer à emprunter. Le 25 septembre dernier, le Trésor a cependant jugé qu’il ne pourrait plus compter sur ce pis-aller à partir du 17 octobre. Le bureau du budget au Congrès estime de son côté que le gouvernement aura utilisé toutes ses ressources pour ne pas briser le plafond entre le 22 octobre et la fin du mois. Après, le risque est bien celui du défaut.

Pour éviter à tout prix cette issue, l’administration américaine avait échafaudé en 2011 quelques scénarios au cas où un accord politique ne serait pas trouvé. Le premier passait par des ventes d’actifs (or, MBS, etc.). Le Trésor avait aussi réfléchi à réduire de façon générale le niveau des remboursements, à hiérarchiser ces derniers ou enfin à les reporter. C’est cette dernière option qui avait la préférence des autorités même si elles mettaient en garde contre les dommages sur la qualité de crédit des Etats-Unis.

Alors que les débats sur le plafond de la dette en 2011 avaient conduit à la dégradation de la note américaine à AA+ par Standard & Poor’s, l’agence prévient que si l’Etat ne remboursait pas une de ses dettes, il serait placé en défaut sélectif. Pour Fitch, même si le plafond de la dette n’est pas relevé à temps «la volonté politique devrait permettre que les titres du Trésor soient honorés en temps voulu».

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...