Les économistes européens ne voient pas la zone euro tomber en déflation

Leurs prévisions dérivent à la baisse à court terme mais l’inflation devrait continuer à se redresser, comme le prédit la BCE
Solenn Poullennec

Les économistes européens ne voient pas la zone euro sombrer dans la déflation même si la hausse des prix devrait rester contenue en 2014 et 2015. C’est ce que révèle le sondage trimestriel réalisé par la Banque centrale européenne (BCE) auprès d’une cinquantaine de spécialistes de la prévision. Il était très attendu par les marchés alors que certains économistes n’excluent pas que la BCE passe à l’action en mars prochain.

A moyen terme, les économistes estiment, comme lors du dernier sondage mené au quatrième trimestre 2013, que l’inflation devrait rester à 1,9% en 2018, soit dans la cible que s’est fixée la BCE pour maintenir la stabilité des prix (en dessous mais proche de 2%). A plus court terme, les prévisionnistes ont révisé leurs projections à la baisse, par rapport au dernier trimestre. Ils estiment que la hausse des prix devrait être de 1,1% en 2014, de 1,4% en 2015 et de 1,7% en 2016. Ces projections sont très proches de celles publiées par la BCE en décembre dernier qui tablent sur une inflation de 1,1% en 2014 et 1,3% en 2015.

Le sondage «atteste que les anticipations d’inflation dérivent à la baisse, bien que graduellement, ce qui augmente la pression qui pèse sur la BCE pour agir rapidement», écrit Luigi Speranza chez BNP Paribas CIB. L’économiste ne s’attend cependant pas à un changement de ton sur l’inflation de la part de la banque centrale lors de la prochaine réunion sur les taux en mars. «Il devrait certainement y avoir une inflation contenue, une inflation faible pour une période prolongée, mais il n’y a pas de déflation», a déclaré son président Mario Draghi, lors de sa dernière conférence de presse en février. En janvier, l’inflation est apparue plus basse, à 0,7%, que le mois précédent (à 0,8%) mais la BCE a décidé de ne pas modifier sa politique monétaire.

Les résultats du sondage «sont assez biaisés à la hausse car le sondage a été réalisé avant que l’inflation de janvier ne surprenne à la baisse», souligne l’économiste de Natixis, Cédric Thellier. Les prévisions qui seront publiées par l’équipe d’économistes de la BCE en mars prochain devraient donc tabler sur une prévision d’inflation un peu plus faible que prévu en 2014. La BCE publiera aussi pour la première fois à cette date ses anticipations pour 2016. Elles devraient être en ligne avec celles du sondage publié hier (1,7%), selon Cédric Thellier. Ce dernier ne serait pas surpris que la BCE décide de mesures non-conventionnelles à court terme.

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