Les économistes américains craignent l’arrêt du QE2 de la Fed

Si la NABE prévoit un impact de l’inflation sur la croissance à court terme, « la dette fédérale reste l’aspect le plus inquiétant des perspectives »
Patrick Aussannaire

Pas de stagflation en perspective. Si la hausse du prix des matières premières devrait peser sur la croissance américaine, les économistes de la National Association for Business Economics (NABE) s’estiment, dans une étude publiée hier, «confiants dans la pérennité de la reprise économique».

La NABE a revu ses prévisions de croissance à la baisse à 2,8% cette année (contre 3,3% prévus en février dernier) et à 3,2% en 2012 (contre une estimation initiale de 3,4%). Sous l’effet d’une révision à la hausse d’un point de pourcentage des projections d’inflation à 2,8% cette année et de 0,3 point à 2,1% en moyenne en 2012, les dépenses de consommation croîtraient à un rythme plus modéré de 2,8% en 2011 (contre 3,2% prévu en février dernier), comme en 2012. Un rythme qui reste cependant très proche de sa moyenne de long terme, de 2,9% sur les 20 dernières années.

En avril, l’inflation a atteint 3,2%, soit son plus haut niveau depuis octobre 2008. Le rythme annuel de hausse des prix dépasse désormais nettement celui des salaires, de 1,9% en considérant les salaires horaires, «contribuant à expliquer l’absence de redressement sensible de la confiance des ménages» explique BNP Paribas. L’inflation sous-jacente hors éléments volatils reste cependant faible à 1,3% en avril et devrait rester contenue sous les 2%, à 1,6% en 2011 et 1,7% en 2012, poussant la Fed à ne pas augmenter ses taux directeurs avant début 2012, selon la NABE.

Soutenue par l’activité structurelle, la demande des consommateurs, la politique monétaire accommodante et la croissance dans le reste du monde, notamment en Asie, la croissance devrait rester proche voire légèrement supérieure à son niveau potentiel selon 34% des économistes interrogés. D’ailleurs, le taux de chômage devrait passer de 9% en avril à 8,7% en moyenne sur l’année en cours, puis 8,2% en 2012. Un environnement plus porteur alors que la NABE prévoyait un chômage moyen en 2011 et 2012 de 9,1% et 8,4% en février dernier.

«La dette fédérale reste l’aspect le plus inquiétant des perspectives » de la NABE. En effet, le risque est qu’avec l’arrêt de l’approvisionnement monétaire (de 75 milliards de dollars par mois depuis novembre) de la Fed, l’offre de Treasuries ne trouve preneur qu’à des taux plus élevés. La Maison blanche et l’opposition ont jusqu’au 1er juillet prochain pour trouver un compromis.

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