Les différentiels de taux reprennent la main sur l’euro/dollar

A la suite de l’atténuation du risque nucléaire au Japon et de l’affaiblissement forcé du yen, l’euro/dollar est passé au-dessus du seuil de 1,42
Tân Le Quang
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L’atténuation du risque nucléaire au Japon, couplé à l’intervention sur les changes des banques centrales du G7 visant à affaiblir le yen face au dollar, a nourri le retournement de l’aversion pour le risque. En témoigne le net rebond hier des bourses internationales. Quant au conflit armé en Libye, il a nourri la hausse de plus de 1% des prix du Brent et du WTI, respectivement à 115 et 102 dollars. Du coup, le dollar/yen et l’euro/yen ont progressé hier, dans l’ordre, de 0,92% à 115,22 et de 0,74% à 81,32, laissant l’évolution de l’euro/dollar être guidée par les différentiels de taux. Celui-ci a touché les 1,4203 en séance lundi, flirtant avec le pic de 1,4207 de novembre 2010.

«Gardant un œil sur le Moyen Orient et l’Afrique du Nord, et l’autre sur le Japon, nous sommes en train de reconsidérer avec prudence les politiques des banques centrales comme les principaux catalyseurs de l’évolution des parités de change», précise SG CIB. «Les doutes sur une hausse de taux de la BCE depuis la catastrophe au Japon se sont atténués après les commentaires de Jean-Claude Trichet, note UniCredit. Nous ne voyons pas le tableau général de l’euro changer et l’euro/dollar devrait probablement tester la barre technique des 1,4285-1,4295».

Après avoir précisé vendredi que la BCE n’avait pas de nouveau message, Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, lundi, a déclaré devant le Parlement européen que «l’inflation en zone euro est à la hausse» et qu’il était important que la BCE continue à ancrer les anticipations d’inflation. Le membre slovène de la BCE, Marko Kranjec, a précisé hier que la date d’une hausse de taux n’était «pas encore déterminée», mais que la posture de l’institution était celle d’une «très grande vigilance».

Alors que le dollar continue d’être pénalisé par la politique de taux zéro de la Fed et l’escalade des prix pétroliers, la hausse du refi de 25 pb attendue en avril soutient la monnaie unique. Depuis le 2 mars, les taux à 2 ans allemands se sont tendus de 18 pb à 1,725% contre une détente de 4 pb à 0,64 pb pour leur équivalent américain. Le spread, sur cette maturité s’est creusé à 108 pb, contre 87 pb il y a trois semaines. Les positions nettes spéculatives acheteuses d’euro contre dollar, certes en baisse, s’élevaient encore au 15 mars - soit après le désastre nippon - à 46.316 contrats, contre 62.294 contrats la semaine précédente.

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