Les craintes d’un ralentissement de l’activité japonaise s’accroissent

Deux membres de la BoJ se sont inquiétés du ralentissement du rythme de croissance de l’activité, qui est tombé à 1,1% au troisième trimestre
Patrick Aussannaire

Les perspectives d’activité au Japon suscitent des doutes croissants avant la hausse effective du taux de TVA. Les minutes de la dernière réunion de la Banque du Japon ont révélé que deux de ses membres se sont inquiétés de la forte contribution des stocks et de la baisse des salaires constatées dans les chiffres du PIB du troisième trimestre. Ce qui tendrait à suggérer selon l’un d’eux «une inflexion baissière de la tendance», et non pas un ralentissement momentané. Quelques jours après la réunion, les chiffres de croissance ont d’ailleurs été révisés à la baisse, à 1,1%.

SG CIB prévoit que l’impact négatif de la hausse du taux de TVA à 8% sur l’économie japonaise «devrait être fort, compte tenu du fait que la hausse des salaires reste faible». Le gouverneur de la BoJ, Haruhiko Kuroda, a d’ailleurs prêché mardi la bonne parole auprès de 300 chefs d’entreprises nippons, en indiquant que le pays bénéficie d’une «opportunité en or» de se sortir de deux décennies de déflation. Dans un discours les incitant à répercuter la hausse de leurs résultats sur les salaires, il a ajouté qu’il «est nécessaire de casser les règles du jeu qui ont prévalu dans l’installation d’une équilibre déflationniste».

Dans ce contexte, «les marchés vont se focaliser sur les différences de politique monétaire entre Japon et Etats-Unis», estime SG CIB. Le lancement officiel du tapering de la Fed a entraîné un écartement du spread de rendement des obligations d’Etat à 10 ans américain et japonais à 230 pb hier, son plus haut niveau depuis février 2011. De quoi favoriser les opérations de portage et faire chuter le yen à 104,78 contre dollar et à 143,51 contre euro. La dépréciation du yen contre dollar atteint 8% depuis octobre et 20% depuis le début de l’année.

En cas de ralentissement trop fort de l’activité, une expansion de la taille du programme de rachats d’actifs de la BoJ est probable en avril prochain, au moment de l’instauration de la hausse de la TVA et de la publication du rapport semestriel de la BoJ. Tokyo table sur une croissance de 1,4% en 2014. SG CIB alerte néanmoins sur le fait que s’il «est nécessaire que le taux de change atteigne une parité de 110 contre dollar afin d’atteindre une reprise durable de la demande domestique et de mettre fin à la déflation», une parité supérieure à 120 pourrait entraîner une détérioration des termes de l’échange.

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