
Les conditions de déclenchement des CDS grecs restent floues
Si l’impasse des négociations entre la Grèce et ses créanciers internationaux renforce la probabilité d’un défaut de paiement sur l’une de ses prochaines échéances, les investisseurs restent dans le flou quant à ses conséquences, notamment en termes d’activation éventuelle des credit default swaps (CDS).
Normalement, le fait de ne pas rembourser une ligne d’un montant supérieur à un million de dollars déclenche automatiquement le règlement des CDS. Mais alors que l’Etat grec doit rembourser 1,55 milliard d’euros au FMI le 30 juin et 452 millions le 13 juillet, les agences de notation ont indiqué que si ces échéances n’étaient pas honorées, cela ne constituerait pas à leurs yeux une situation de défaut. Ces échéances sont en effet issues d’un accord bilatéral volontaire entre le pays et des créanciers non privés. Les CDS ne seraient donc pas activés.
Théoriquement, les conséquences du non-paiement de l’Etat grec sur les 3,4 milliards d’euros dus à la BCE le 20 juillet sur les obligations dont elle a hérité dans le cadre du programme SMP ne seraient pas les mêmes, la Grèce étant sous la menace d’une suppression des liquidités d’urgence apportées par l’autorité aux banques du pays par l’intermédiaire de l’ELA. Pourtant, S&P est venu brouiller le message en indiquant que dans le cas où la Grèce ne devait pas rembourser la BCE, cela ne constituerait pas une situation de défaut selon ses critères dans la mesure où il s’agit là aussi d’une dette vis-à-vis du secteur public. En outre, CA CIB rappelle que ces titres ne sont pas notés, contrairement à ceux détenus par le secteur privé.
A la date du 5 juin, 611 contrats d’assurance contre le risque de défaut de la République grecque étaient traités, pour un montant notionnel brut de 1,67 milliard de dollars. Le montant net atteint 586 millions de dollars, selon les statistiques de la chambre de compensation DTCC.
S’agissant des établissements financiers, Mario Draghi a indiqué lundi qu’à ce stade «les grandes banques grecques sont solvables et les collatéraux qu’elles apportent sont adéquats». La probabilité moyenne de défaut à un an de trois d’entre elles a néanmoins grimpé de 13% à 19% la semaine dernière, alors que celle de Bank of Piraeus est de 25%, selon Moody’s Analytics. Le marché des CDS anticipe le scénario d’un défaut de la Grèce avec une probabilité de seulement 6,2% dans les douze prochains mois, mais de 41% à horizon 5 ans.
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Berlin - Priorité à la ponctualité : le gouvernement allemand confie à Evelyn Palla, cadre interne de Deutsche Bahn, la direction de la compagnie ferroviaire publique, régulièrement critiquée par les usagers pour ses retards chroniques. «Un nouveau départ est urgent et nécessaire» pour rendre les trains allemands «plus fiables», a déclaré lundi le ministre allemand des transports, Patrick Schnieder, devant la presse. Pour incarner le redressement, Evelyn Palla, jusqu'à présent à la tête de la filiale DB Regio, opérant les lignes régionales, va prendre la tête du groupe, devenant la première femme à le diriger en 190 ans d’histoire. Elle succède à Richard Lutz, président du directoire depuis 2017, écarté en août avant le terme de son mandat. Sous sa direction, la ponctualité des trains longue distance était en baisse continue. Cette annonce survient alors qu’un nouveau chaos ferroviaire a provoqué de nombreux retards lundi, notamment à Francfort, a constaté l’AFP. Mme Palla «possède toutes les compétences nécessaires pour remettre le groupe sur la voie du succès», a assuré le ministre, sa nomination devant encore être validée par le conseil de surveillance du groupe. «Jour de renouveau» Outre la mauvaise ponctualité liée à un réseau ferroviaire vieillissant, le manque de propreté des trains et une communication défaillante avec les usagers sont régulièrement décriés au sein de la première économie européenne. «Aujourd’hui est un jour de renouveau pour la Deutsche Bahn, pour nos clients et salariés», a déclaré la dirigeante devant la presse à Berlin, annonçant une refonte en profondeur de l’entreprise. «Nous faisons le ménage», a-t-elle promis : la bureaucratie interne sera réduite et le directoire du groupe passera de huit à six membres. La filiale d’infrastructure publique InfraGo sera elle aussi restructurée, mais la nomination à sa tête de Dirk Rompf, siégeant jusqu’en 2019 au directoire de DB Netz, ancêtre de DB InfraGo, passe mal. Le syndicat des cheminots EVG a déclaré lundi qu’il veut bloquer l'élection d’Evelyn Palla au conseil de surveillance, non par opposition à sa personne mais en protestation contre la nomination de Dirk Rompf, jugé responsable de la dégradation du réseau et très impopulaire au sein du personnel. 70% de ponctualité en 2030 Pour sa réorganisation, Deutsche Bahn va compter sur des moyens financiers «plus importants qu'à aucune autre période», s’est félicitée Mme Palla. Le groupe va bénéficier d’ici 2029 de 107 milliards d’euros d’aides publiques, dont plus de 20 milliards cette année, grâce au fonds d’infrastructure spécial de 500 milliards d’euros adopté en mars par le gouvernement de Friedrich Merz. Il faudra «une décennie de rénovations, mais petit à petit, l’infrastructure deviendra meilleure et plus fiable, et donc le système ferroviaire aussi», a martelé M. Schnieder. Les retards récurrents des trains de la Deutsche Bahn sont tristement célèbres. L’an dernier, seulement 62,5% des trains sont arrivés à l’heure, contre 79% en 2016. Le ministre vise désormais un taux d’au moins 70 % d’ici 2029, alors que cet objectif était initialement fixé pour 2026, montrant que le chantier sera long. Berlin vise aussi à accélérer la numérisation alors que les usagers signalent régulièrement des problèmes techniques sur les panneaux d’affichage et sur l’application DB. Autres objectifs: rénover 250 passages à niveau et au moins 500 gares d’ici 2030 et 500 autres au cours des cinq années suivantes pour rendre ces lieux «sûrs» et «propres», notamment grâce à la vidéosurveillance. Enfin, Deutsche Bahn, détenue à 100% par l’Etat fédéral, prévoit de se séparer d’activités non stratégiques pour réduire sa dette qui reste élevée malgré la vente de sa filiale logistique Schenker. Léa PERNELLE © Agence France-Presse -
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