Les banques souhaitent créer un nouveau taux de référence sur le repo

Contrairement à l’Eurepo qui existe depuis dix ans pour la zone euro, il serait basé sur des transactions réelles et non sur des déclarations
Solenn Poullennec

Les banques européennes réfléchissent à lancer un nouveau taux de référence sur le marché du repo. Baptisé Reonia, il serait basé sur des transactions réelles et remplacerait l’Eurepo, proposé par la Fédération bancaire européenne depuis dix ans et établi à partir des déclarations d'établissements.

«Le problème d’Eurepo pour le moment est qu’il n’est pas très utilisé dans le marché», explique Cédric Quéméner, de l’association Euribor-EBF qui gère les principaux taux de référence interbancaires de la zone euro. «L’Eurepo ne reflète pas parfaitement la diversité du marché du repo des dettes, ajoute une spécialiste. Aujourd’hui, les banques déclarent les taux offerts pour le meilleur collatéral possible de la zone euro, soit la dette allemande. Avec le projet de nouvel index on aurait une moyenne pondérée qui reflèterait les volumes traités via les chambres de compensation, sur toutes les dettes en euro».

L’Euribor-EBF espère que le projet de Reonia débouchera d’ici six à huit mois. L’association devrait se faire doubler par BrokerTec et MTS, les plates-formes électroniques spécialisées sur la dette d’Icap et du London Stock Exchange (LSE). Elles ont annoncé le lancement, d’ici à la fin de l’année, de leurs propres références élaborées à partir de données réelles du marché du repo. «La grande différence entre eux et nous, c’est qu’on travaille sur un benchmark qui est complètement européen et que nous ne sommes pas une société commerciale», défend Cédric Quéméner.

Il précise que le projet Reonia «n’a rien à voir» avec le scandale du Libor. En revanche, les banques réfléchissent depuis à améliorer la gouvernance de l’Euribor en partenariat avec l’Autorité bancaire européenne (EBA) et le régulateur européen des marchés (Esma). Selon un document publié par Euribor-EBF, les établissements intéressés doutent que l’Euribor puisse être basé sur des transactions réelles en dépit des tests prévus avec la Banque centrale européenne. Ils réfléchissent à préciser la définition de l’Euribor ou à ce que les régulateurs et l’Euribor-EBF contrôlent le taux avant sa publication.

Au printemps dernier, les banques ont par ailleurs lancé l’Euribor dollar. Cette référence mettra au moins deux ans avant d’être adoptée par le marché, selon Cédric Quéméner. «Etant donné les remous médiatiques qu’il y a eu autour du Libor, il est évident que les banques sont prudentes sur l’utilisation de nouveaux benchmarks».

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