Les banques ont réduit leur exposition à la zone euro fin 2010

La baisse des engagements est notamment liée à des transferts d’actifs en souffrance vers des établissements non bancaires, d’après la BRI
Violaine Le Gall
photo: PHB/Agefi
photo: PHB/Agefi  - 

Après la crise de la dette grecque il y a un an, la crise bancaire irlandaise à l’automne 2010 s’est traduite par un nouveau mouvement de défiance vis-à-vis de la zone euro, d’après les dernières statistiques de la Banque des règlements internationaux (BRI). Ainsi, les engagements des banques auprès de contreparties de la zone euro (publiques ou privées) ont chuté de 575 milliards de dollars sur les trois derniers mois de 2010. Au Royaume-Uni, le principal partenaire de l’Irlande, les engagements transfrontières ont également chuté de 126 milliards de dollars. Ces retraits ont fait plonger les engagements au niveau mondial. La BRI a observé des désengagements pour 423 milliards de dollars au quatrième trimestre, soit une baisse de 1,4%, tandis que sur la période précédente, les engagements avaient progressé de 2,3%. Au deuxième trimestre 2010, ils étaient restés stables.

Logiquement, ce sont les positions en euro qui ont le plus nettement baissé au quatrième trimestre. D’après la BRI, elles ont reculé de 490 milliards de dollars, alors que les positions en livres sterling et en dollars fléchissaient légèrement.

La baisse des expositions s’explique surtout par le repli des engagements vis-à-vis du secteur bancaire, souligne la BRI sur la base des données consolidées fournies par 24 pays dans le monde. Ce mouvement, qui a représenté 462 milliards de dollars, est dû pour 172 milliards aux transferts d’actifs en souffrance vers des sociétés de gestion non bancaires, précise l’institution internationale.

L’Irlande, au cœur de l’actualité à l’automne, avec l’annonce de la restructuration de son secteur bancaire, a essuyé la plus forte baisse d’engagements, de 18%, en données non-ajustées des changes. Toutefois, l’euro/dollar est resté quasiment stable sur le quatrième trimestre. La Grèce, l’Italie est l’Espagne ont aussi supporté un repli supérieur à 10% des engagements transfrontières.

Les pays émergents, eux, ont continué d’attirer les banques. Les activités de prêt par des banques non résidentes y ont progressé de 3%, un rythme toutefois moins important qu’au troisième trimestre. Les engagements vers les pays émergents ont crû de 91 milliards sur les trois derniers mois de 2010.

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