Les banques espagnoles recalées par l’EBA passent le test de la Banque d’Espagne

Les cinq établissements atteignent le seuil de solvabilité core tier one de 5 % grâce aux provisions anticycliques et obligations convertibles
Elodie Cuzin, à Madrid
La Banque d'Espagne, à Madrid (photo Bloomberg)
La Banque d'Espagne, à Madrid (photo Bloomberg)  - 

La Banque d’Espagne (BDE) se veut rassurante depuis la publication des tests de résistance européens vendredi où une banque et quatre caisses espagnoles ont été recalées : les résultats étaient attendus et «aucun établissement espagnol n’aura besoin d’augmentation de capital supplémentaire».

Il s’agit pour le régulateur de défendre la bonne marche de la réforme du secteur financier mais aussi de contrer l’effet négatif que ces résultats pourraient avoir sur les marchés à la veille des IPO stratégiques de Bankia et Cívica et alors que la prime de risque de l’Espagne a atteint un nouveau record vendredi avec 337 pb. Bankia doit annoncer aujourd’hui le prix définitif de son action.

Selon les critères de l’EBA, cinq enseignes espagnoles doivent capter 1,56 milliards d’euros pour dépasser 5% de core tier one dans un scénario difficile en 2012 : CAM (947 millions), Banco Pastor (317 millions), Caja 3 (140 millions), Unnim (85) et CatalunyaCaixa (75).

Mais d’après les calculs de la BDE, toutes dépassent ce seuil grâce aux provisions anticycliques, obligatoires en Espagne, aux obligations émises convertibles en actions et aux plus-values. L’EBA a accepté de comptabiliser les aides publiques du fonds de restructuration du secteur bancaire espagnol (Frob) attribuées avant le 30 avril 2011. Les banques doivent avoir capté 15 milliards d’ici fin septembre par voies publiques ou privées selon le plan lancé par le gouvernement en février.

L’Espagne a présenté 25 enseignes au test, soit la quasi totalité du secteur financier (93%). «Nous aurions pu n’en présenter que quatre et aucune n’aurait échoué (…) Nous avons opté pour une totale transparence», a lancé le gouverneur de la BDE, Miguel Angel Francisco Ordoñez. Le président de l’EBA, Andrea Enria, a reconnu que les scénarios appliqués à l’Espagne étaient «particulièrement durs».

BBVA se targue d’arriver au premier rang des banques européennes les plus solides avec un ratio de 9,2% en 2012 selon les critères de l’EBA. Santander affiche un ratio de 8,4% contre 6,4% pour La Caixa et 5,4% pour Bankia. L’exposition globale des banques espagnoles à la dette souveraine grecque n’atteint que 442 millions d’euros et à l’irlandaise, 70 millions d’euros. Les emprunts d’Etat du Portugal pèsent eux 5,4 milliards d’euros, dont 3,2 figurent au seul bilan de Santander (2,3 milliards dans son portefeuille bancaire). Leur exposition à la dette espagnole se monte à 222,7 milliards d’euros.

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