Les bailleurs de fonds de la Grèce soulignent les risques importants pesant sur les réformes

La Troïka, qui a rendu son rapport hier, s’inquiète des menaces pouvant affecter la mise en place des mesures
Antoine Duroyon

Le Premier ministre grec Antonis Samaras a assuré hier que son pays était prêt pour un «marathon» de réformes économiques, alors que le dernier rapport de la Troïka (BCE, FMI, Commission européenne) publié le même jour mettait en exergue des risques encore «très importants».

«Le risque clé concerne la mise en application des mesures, étant donné que la coalition qui soutient le gouvernement semble fragile et que certains aspects du programme rencontrent une résistance politique, malgré la détermination du gouvernement», avertit le rapport. En outre, un risque juridique se profile avec des mesures budgétaires importantes susceptibles d'être attaquées devant les tribunaux, «ce qui pourrait conduire à devoir combler de ce fait un déficit budgétaire».

Dans un contexte économique dégradé, l’impact des mesures budgétaires pourrait être plus sévère que prévu l’an prochain. La Troïka table sur une contraction du PIB de 6% cette année - la cinquième marquée par la récession - puis de 4,2% l’an prochain, avant de retrouver une modeste croissance de 0,6% en 2014. Mais «si les réformes du marché des services et des biens n’accélère pas comme prévu dans le cadre du programme d’aide, une croissance économique positive pourrait ne pas faire son retour comme attendu en 2014», préviennent les créanciers internationaux. Le ratio de dette/PIB devrait quant à lui culminer à 173,7% en 2013 pour redescendre à 173,5% en 2014 puis à 159,8% deux ans plus tard.

Le rapport souligne également les résultats décevants du programme de privatisations jusqu'à présent, malgré une relance depuis septembre. La Troïka s’attend à ce que ces cessions génèrent 8,5 milliards d’euros de revenus d’ici 2016, soit un milliard de moins environ que les prévisions établies par Athènes. En dépit de tous ces avertissements, la Troïka a estimé qu’Athènes méritait sa prochaine tranche d’aide. Les ministres des Finances de la zone euro avaient donné leur feu vert la semaine dernière après la mise en place d’un plan de rachat de dette, officiellement validé hier par la Grèce pour un montant de 31,9 milliards d’euros.

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