L’enthousiasme des investisseurs pour les matières premières demeure intact

La collecte 2011 pourrait dépasser 70 milliards de dollars, selon un sondage BarCap. Le pétrole tient le haut du pavé et l’or perd de son éclat
Benoît Menou

Les investisseurs institutionnels ont toujours les yeux de Chimène pour les matières premières. En témoigne la dernière livraison du sondage annuel que mène auprès d’eux Barclays Capital. La banque d’investissement britannique souligne leur enthousiasme persistant envers la classe d’actifs, en dépit de conditions de marché difficiles et de prix historiques élevés, et après deux années de «demande exceptionnellement forte».

L’engouement ne faiblit pas, une «écrasante majorité» des intervenants selon BarCap (83%) ayant l’intention de maintenir ou d’accroître leur exposition aux «commodities» au cours des trois prochaines années. La plupart estiment que l’allocation au sein d’un portefeuille diversifié devrait dépasser 6%, bien loin des niveaux actuels. Dès lors, la collecte devrait repartir à la hausse cette année sur la classe d’actifs, 85% des sondés misant sur un afflux net de capitaux de 60 à 70 milliards de dollars au moins. 360 milliards sont investis aujourd’hui dans la classe d’actifs selon BarCap, après des collectes respectives de 70 et 60 milliards en 2009 et 2010.

Dans ce contexte d’euphorie, qui s’accompagne d’une volonté toujours plus grande de gestion active des positions, le pétrole devrait tenir le haut de l’affiche en 2011 : 28% de sondés le placent comme actif le plus performant. Viennent ensuite selon les investisseurs les céréales, sur fond d’inflation des prix alimentaires. L’or, comme l’ensemble des métaux précieux, devrait en revanche perdre de son éclat, avec l’apaisement relatif des craintes entourant les dettes souveraines. L’horizon n’est pourtant pas vierge de nuages. L’hypothèse d’un ralentissement économique chinois prononcé reste le principal facteur de risque de baisse des prix des matières premières, selon les investisseurs interrogés. A l’inverse, la situation géopolitique est aujourd’hui potentiellement le plus important «facteur de risque positif» d’une hausse des prix, ceux de l’or noir restant dictés par une offre en souffrance.

De quoi tout de même pour une bonne part des investisseurs (40 %) viser une performance de la classe d’actifs supérieure à 10% cette année. Ils sont 90% à attendre un rendement supérieur à 6% de leurs placements. Alors même que l’indice GSCI Spot Index de S&P regroupant 24 matières premières a déjà bondi de 13% depuis le début de l’année.

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