L'économie française est l’un des maillons faibles de la zone euro

L'écart entre l’indice PMI français et celui des pays périphériques a atteint 5,3 en mai, alors que le climat des affaires en France reste atone
Patrick Aussannaire

La France est le dernier wagon de la zone euro. L’indice PMI Markit d’activité a reculé de 1,2 et 1,9 point dans les services et le secteur manufacturier pour repasser sous le seuil de contraction, à 49,3 et 49,2. Dans le cas où ces niveaux seraient stables en juin, la moyenne de l’indice composite pour le deuxième trimestre serait inchangée, à 49,7 points, et bien loin de la moyenne de long terme, de 54,1.

Si la pertinence de l’indice a été contestée pour la France, celui du climat des affaires de l’Insee dresse des perspectives identiques. A 92 points, il reste stable sous sa moyenne de long terme. «Tant les carnets de commandes globaux que les carnets étrangers se dégradent et une majorité d’industriels les considèrent inférieurs à la normale», souligne même l’Insee.

BNP Paribas table sur une croissance du PIB de 0,3% au deuxième trimestre, après une croissance nulle au premier, mais ajoute que les chiffres de mai «renforcent les risques de révision à la baisse». Or, Barclays rappelle que pour atteindre une croissance annuelle de 0,9% en 2014, près de la prévision officielle de 1%, l’économie devra progresser à un rythme de 0,4% sur les deux derniers trimestres. «Compte tenu du fait que la croissance moyenne a été marginalement positive sur les derniers trimestres, notre prévision se fonde sur un changement du régime de croissance, qui n’est pas encore visible dans les indicateurs», ajoute Barclays.

Une morosité qui contraste avec l’amorce de reprise européenne. L’indice PMI de la zone est ressorti stable à 53,9 points, et reste ainsi sur ses niveaux de mi-2011. Des chiffres qui indiquent «une accélération de la croissance au deuxième trimestre à 0,4%, après la faible croissance de 0,1% au premier, certainement due à des facteurs temporaires», estime BNP Paribas. L’Allemagne reste le moteur de la zone avec un indice composite stable à 56,1, malgré un ralentissement de l’activité manufacturière à 52,9 points, au profit des services, à 56,4.

En outre, l’indice PMI des pays périphériques et allemand surperforme celui de la France chaque mois depuis septembre 2012, avec un écart qui a même atteint 5,3 et 6,8 points en mai. Si les données pour les pays périphériques ne seront disponibles que le 4 juin, BNP Paribas table sur une hausse de l’activité exclusivement concentrée sur les services. L’euro baissait légèrement hier à 1,365, ainsi que le rendement de l’OAT 10 ans, à 1,81%, dans l’attente d’un geste de la BCE.

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