L'économie espagnole reste plongée en pleine récession

La faiblesse de la demande intérieure et la hausse de l’euro, qui a dépassé le seuil de 1,35 contre dollar, assombrissent les perspectives
Patrick Aussannaire
GIFA 4

L’Espagne est loin de voir le bout du tunnel. L’économie espagnole s’est à nouveau enfoncée dans la récession au cours du dernier trimestre 2012, avec un PIB en contraction de 0,7% sur trois mois, et de 1,37% sur l’année contre une hausse de 0,4% en 2011, selon les chiffres provisoires publiés hier par l’Institut national de la statistique. Un choc récessif légèrement plus fort que les prévisions de la Banque d’Espagne qui tablait sur une contraction de l’activité de 0,6%, mais inférieur sur l’ensemble de l’année à celles formulées par le gouvernement qui anticipait un recul du PIB de 1,5%.

Si le détail des chiffres ne sera publié que le 28 février, Natixis estime que la consommation privée «s’est contractée de manière significative» du fait de la hausse de 2 points du taux de TVA intervenue en septembre, mais également de la baisse des salaires dans le secteur public et de la hausse du taux de chômage d’un point au cours du dernier trimestre. Les ventes de détail ont d’ailleurs chuté de 10,7% sur un an au mois de décembre.

Pour l’heure, la planche de salut de l’économie espagnole réside dans le commerce extérieur qui aurait encore contribué positivement aux chiffres trimestriels du PIB. Sur les onze premiers mois de 2012, le déficit commercial s’est réduit de 29,5% sur un an à 29,46 milliards d’euros, grâce à la hausse de 3,7% des exportations et à la baisse des importations de 2,1%. Si le taux de couverture (rapport entre exportations et importations) s’est amélioré à un nouveau record historique de 87,4%, Natixis estime que «la part de l’amélioration du commerce extérieur qui vient du recul des importations est de 60%».

Sans compter que la hausse de l’euro pourrait peser sur les exportations espagnoles. Hier, la monnaie unique a dépassé le seuil symbolique de 1,35 contre dollar. Elle s’est appréciée de 3% contre le billet vert depuis le début de l’année, de 8% contre le yen, de 6% contre la livre sterling, et de 2% contre le dollar australien qui fait pourtant figure de monnaie refuge. Une appréciation qui vient en outre compenser la baisse des coûts unitaires salariaux de 13% depuis 2008.

Dans ce contexte, BNP Paribas estime que le rythme de récession a atteint son pic au dernier trimestre 2012 et devrait se modérer au cours de 2013. Natixis, plus pessimiste, anticipe une nouvelle accélération à la baisse début 2013, pour une contraction du PIB de 1,6% sur l’année.

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