L'économie de la France donne des signes de reprise encore fragiles

La Banque de France anticipe une croissance de 0,1% au troisième trimestre, et la réduction du déficit extérieur masque un recul marqué des exportations
Patrick Aussannaire

L’économie française devrait progresser de 0,1% au troisième trimestre, après une baisse de 0,2% au premier et une hausse de 0,1% au deuxième, si l’on en croit les prévisions publiées hier par la Banque de France. La première estimation officielle du PIB au deuxième trimestre doit tomber mercredi prochain. De son côté, Natixis table sur une croissance nulle au deuxième trimestre et en hausse de 0,1% au troisième. L’acquis de croissance pour 2013 est de -0,3% et Natixis estime la croissance en 2013 à -0,2%, alors que le gouvernement a maintenu une prévision de croissance de 0,1% sur l’année. Sur le mois de juillet, l’enquête de la BdF révèle une légère détérioration du climat des affaires dans l’industrie, à 95 points, et une légère amélioration dans les services, à 91 points.

Parallèlement, les Douanes ont fait état hier d’une réduction du déficit commercial de la France en juin à 4,4 milliards d’euros, soit le plus faible depuis juillet 2010. Si la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, s’est félicitée, dans un entretien au journal «Les Echos», que, sur l’ensemble du premier semestre, le déficit de la balance commerciale repasse sous la barre des 30 milliards d’euros pour la première fois depuis 2010, à 29,9 milliards d’euros, ces chiffres masquent cependant des zones d’ombre.

En effet, au premier semestre, les exportations ont essuyé leur premier recul depuis 2009, de 1,9%, et les importations ont baissé de 2,2%, après un repli de 1,1% au semestre précédent, du fait d’une réduction de la facture énergétique. Le recul des exportations concerne les pays de l’Union européenne (-2,4% après une hausse de 1,2% au semestre précédent) et plus particulièrement l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie.

Mais il concerne surtout l’extérieur (-2,8%, après une hausse de 1,2 %), alors que depuis la sortie de crise, les exportations vers les pays tiers avaient été deux fois plus dynamiques que celles vers l’UE (+5,7% entre fin 2009 et fin 2012, contre +2,8% pour l’UE). Et notamment la demande asiatique, en baisse de 6,5% pour la première fois depuis début 2009, qui explique à elle seule près de la moitié de la baisse de l’ensemble des exportations françaises, avec une hausse de l’euro qui atteint 14% contre yen et 8% contre la roupie indienne sur le semestre. Les ventes se stabilisent vers la Chine (+0,3%), après un fort repli au semestre précédent, de 7,2%.

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