L'économie brésilienne apparaît encore plus fragilisée que prévu

L’activité économique brésilienne a reculé de 1,9% au deuxième trimestre par rapport au trois mois précédents.
Solenn Poullennec

L’économie brésilienne s’enfonce un peu plus dans la récession. Le PIB du pays a reculé au deuxième trimestre, à -1,9% sur trois mois, selon les statistiques publiées la semaine dernière alors que les attentes des économistes tournaient autour de -1,7%. Cette baisse est la plus forte enregistrée depuis six ans. Sur un an, l’activité économique a reculé de 2,6% sur un an.

La croissance lors des trois précédents trimestres a été révisée en baisse. Elle a été nulle au dernier trimestre de l’année dernière et a reculé de -0,7% au premier trimestre de cette année alors que le recul avait été précédemment estimé à -0,2%. «Si le PIB est nul dans la seconde partie de 2015, la croissance annuelle devrait être de -2,3%», met en garde l’économiste de Barclays, Bruno Rovai. Et d’ajouter que «les grands indicateurs nous suggèrent que le pire en terme d’activité n’est pas encore derrière nous, la rapidité de la détérioration du marché du travail nous a surpris en juillet et l’indice de confiance a continué de reculer en août». En juillet, le taux de chômage brésilien est ressorti à 7,5%, soit à un niveau supérieur de 2,6 points à celui d’il y a un an.

Dans un contexte d’augmentation du taux de chômage, le recul du PIB au deuxième trimestre a notamment été aggravé par la baisse de la demande domestique. Les dépenses de consommation ont chuté de 2,1% par rapport au trimestre précédent. L’investissement a lui chuté de 8,1% dans le même temps alors que les entreprises publiques, telles que Petrobras, ont été ébranlées par un scandale de corruption.

La banque centrale fait aujourd’hui face à un dilemme, écrivait en août l’économiste Bruno Rovai. «D’un côté, le taux de change inférieur de 11,5% depuis le début du mois de juillet et la politique budgétaire lâche menacent l’ancrage des anticipations d’inflation et plaident en faveur d’une approche prudente en terme de politique monétaire. D’un autre côté, la détérioration rapide du marché du travail et les perspectives de croissance poussent en faveur d’une politique plus accommodante».

En juillet dernier, la banque centrale du Brésil a relevé le taux Selic de 50 pb pour le porter à 14,25%. La banque centrale tablait sur une inflation stable à la fin de l’année à 9%.

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