L'écart de performance se creuse entre la France et l’Allemagne

Les derniers indices PMI pour la zone euro accréditent la poursuite de la récession au premier trimestre. La France se laisse distancer par l’Allemagne
Krystèle Tachdjian

L’atténuation de la crise observée sur les marchés financiers ces derniers mois ne se reflète pas dans les indicateurs d’activité de la zone euro qui reste engluée dans la récession. La contraction économique dans la région s’est accélérée au mois de février repoussant un peu plus l’espoir d’une reprise premier trimestre. L’indice composite Markit de l’activité de la zone euro a reculé de 1,3 point à 47,3 en février contre 48,6 en janvier alors que le consensus anticipait une hausse à 49 points. Ce chiffre reste bien en dessous du seuil de 50 qui sépare la contraction de l’activité de la croissance. Il s’inscrit toutefois loin du pic enregistré en octobre (45,8 points).

«A l’exception d’une très légère progression en janvier 2012, l’activité globale n’a cessé de reculer au cours des 18 derniers mois», souligne l’enquête mensuelle réalisée auprès des directeurs d’achat du secteur privé. Le recul s’accélère tant dans l’activité manufacturière que dans les services. «L’austérité persistante, la hausse du chômage, et un euro fort ont tous eu un impact négatif sur le sentiment des affaires», indique Peter Vanden Houte, économiste chez ING.

Surtout, l’écart de performance ne cesse de se creuser entre l’Allemagne et la France, atteignant son niveau le plus haut depuis le début de l’enquête en 1998. L’indice composite allemand ressort à 52,7 points en février tandis que le PMI français est passé de 42,7 points en janvier à 42,3 en février soit un taux de repli de l’activité au plus haut depuis 4 ans. «Alors que les PMI allemands confirment des signaux d’un retour significatif de la croissance au premier trimestre, les PMI français montrent une détérioration supplémentaire» , explique Evelyn Herrmann, économiste chez BNP Paribas CIB.

L’Allemagne pourrait enregistrer une hausse de 0,4% du PIB au premier trimestre après une contraction de 0,6% au quatrième trimestre, souligne Markit. En revanche, «la France, deuxième économie de la région, pourrait voir la contraction de son secteur privé s’accentuer et s’aligner ainsi avec les pays de la périphérie, faisant de l’Allemagne, désormais isolée, le seul pilier économique de la région.» Chris Williamson, chef économiste de Markit, estime toutefois que le recul de l’activité dans la zone euro ne devrait pas dépasser 0,2% à 0,3% au premier trimestre, soit une baisse inférieure à celle enregistrée au quatrième trimestre 2012 (-0,6%).

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