« Le yen devrait être fort à court terme et faible à moyen terme »

David Deddouche, stratégiste change chez Société Générale
Violaine Le Gall

L’Agefi: Le séisme au Japon peut-il se traduire par un repli durable du yen?

David Deddouche: L’effet dominant auquel on peut s’attendre à court terme est une hausse du yen. En effet, les flux entrants au Japon vont augmenter. Le Japon dans son ensemble, de par son excédent de compte courant historique, a de gros investissements à l’étranger qui peuvent être liquidés pour faire face aux dépenses importantes liées à la catastrophe. On pense notamment aux flux des assureurs mais aussi à ceux des ménages japonais. Ceci étant dit, la réaction des autorités japonaises peut ensuite faire faiblir le yen significativement. La Banque du Japon devrait être plus accommodante. Elle a augmenté la liquidité dès lundi et certains suggèrent déjà l’achat d’actifs risqués. Par ailleurs la dégradation fiscale à venir (baisse de revenus et dépenses d’urgence) sera financée par de nouvelles émissions d’obligations, alors que le niveau de la dette publique est déjà extrême. Dégradation du rating et / ou monétisation de la dette sont probables. Ces politiques monétaires et fiscales seront négatives pour le yen. La devise devrait donc être forte à court terme et faible à moyen terme.

Pourquoi tablez-vous sur une stabilisation de l’euro/livre à 0,80 ?

La hausse récente de l’euro/livre est liée aux attentes de hausse de taux plus importantes de la part de la BCE que de la Banque d’Angleterre. Le marché attend 100 points de base (pb) de hausse de taux de la première dans les 12 prochains mois contre 60 pb pour la seconde. Cet écart nous semble excessif. En effet, si la BCE s’avère faire réellement face à une situation économique nécessitant des hausses de taux, alors ce sera également le cas en Angleterre.

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