Le Trésor américain commence à liquider son portefeuille de titres hypothécaires

Ses 142 milliards de dollars de MBS seront cédés sur le marché, à raison de 10 milliards par mois. Le portefeuille de la Fed n’est pas concerné
La rédaction

Le département du Trésor américain a annoncé lundi qu’il commencerait à revendre ce mois-ci les 142 milliards de dollars (100 milliards d’euros) de titres adossés à des crédits immobiliers acquis en 2008 et 2009, au beau milieu de la crise financière. Les cessions se feront au rythme d’environ 10 milliards de dollars de MBS (mortgage-backed securities) par mois. Le Trésor a précisé que cette liquidation ordonnée n’avait rien à voir avec la réforme annoncée du système de financement de l’immobilier aux Etats-Unis, ni avec les négociations en cours sur le plafond de dette publique qu’il est autorisé à émettre.

Compte tenu d’un amortissement naturel de 3 à 5 milliards de dollars par mois, le portefeuille pourrait être liquidé d’ici un an. State Street Global Advisors, qui le gère depuis 2008, sera chargé de la vente. Le portefeuille est essentiellement composé de MBS à 30 ans garantis par Fannie Mae ou Freddie Mac, et dont le Trésor a hérité en sauvant les deux agences de refinancement hypothécaire début septembre 2008.

«Nous continuons à défaire les programmes d’urgence qui avaient été mis en place en 2008 et en 2009 pour restaurer la stabilité sur les marchés», a déclaré Mary Millar, secrétaire adjointe au Trésor, chargée des marchés financiers. Un responsable du Trésor cité par Reuters pense que l’Etat fédéral américain réalisera une plus-value de 15 à 20 milliards de dollars sur la cession, selon les conditions de marché. La Réserve fédérale, qui détient 944 milliards de MBS émis par les agences (Ginnie Mae incluse), n’est pas concernée par ce programme de cessions.

Les spécialistes du secteur jugeaient hier limité l’effet sur les taux longs de ce retour de papier. «Cela équivaut à 5 milliards de dollars d’emprunts d’Etat à 10 ans qui viendraient sur le marché chaque mois, ce qui n’aura pas d’effet dans un sens ou dans l’autre», estimait hier la recherche titrisation de BarCap. «Si les investisseurs interprètent ceci comme le premier signe de la fin de la politique monétaire accommodante, ce que nous ne croyons pas, alors l’impact pourrait être significatif», nuancent les experts. En revanche, sur un marché des MBS où les émissions des agences ont nettement diminué, l’afflux de papier devrait faire baisser les prix et tendre les rendements. Le marché obligataire a d’ailleurs réagi dans ce sens à l’annonce du plan.

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