
Le taux à 2 ans américain, autre indicateur clé
Le mouvement est lancé, jusqu’où s’arrêtera-t-il ? Les taux d’emprunt américains à 10 ans ont franchi cette semaine la barre des 3%. C’est une première depuis 4 ans. Les investisseurs surveillaient ce seuil symbolique comme le lait sur le feu : le passage des 3% pourrait en effet signaler la fin du grand mouvement de baisse des taux longs qui a commencé dans les années 80, et l’ouverture d’un nouveau cycle de hausse. Le phénomène a pris de l’ampleur ces derniers mois, puisque les taux à 10 ans n’atteignaient que 2,4% début janvier. Il est en partie soutenu par une hausse des anticipations d’inflation, qui sont elles-mêmes liées au renchérissement des prix du pétrole. La situation budgétaire des Etats-Unis joue également son rôle. Avec un déficit fédéral estimé à 5% du produit intérieur brut, le Trésor américain va devoir émettre massivement sur les marchés à un moment où la Réserve fédérale en retire ses liquidités. Il est donc logique que les Etats-Unis se financent plus cher.
Mais à trop se focaliser sur les taux à 10 ans, les investisseurs risquent de rater un indicateur tout aussi important : la remontée encore plus rapide des taux courts. Les rendements américains à 2 ans atteignent aujourd’hui 2,5%. Ils sont portés par les perspectives de resserrement monétaire de la Fed. Depuis 2008, jamais l’écart entre taux à 2 ans et à 10 ans n’a été aussi faible. Dans le jargon des financiers, on parle d’aplatissement de la courbe des taux. Rien d’inquiétant pour le moment, mais il en irait autrement si la courbe s’inversait, c’est-à-dire si les rendements à 2 ans dépassaient ceux à 10 ans. Ce phénomène, qui s’est produit pour la dernière fois en 2006, annonce très souvent une récession de l’économie américaine dans les 18 mois suivants.
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