Le rythme de contraction de l’activité économique en zone euro ralentit

Les indices PMI de mai sont légèrement meilleurs que ceux d’avril. L'écart se creuse entre la France et l’Allemagne
Solenn Poullennec

Devant les perspectives de croissance pour l’Europe, les économistes hésitent à voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. La première estimation de l’indice PMI, publié par Markit et regardé comme un indicateur avancé de l’évolution du PIB, témoigne d’une moindre contraction de l’activité en mai. Il est passé de 46,9 en avril à 47,7. Cette embellie relative est surtout due au secteur manufacturier (dont l’indice passe à 47,8 contre 46,7). Celui des services y a contribué (à 47,5 contre 47) dans une moindre mesure.

Selon Markit, «la contraction de l’activité globale devrait perdurer en juin, au vu de la nouvelle baisse de la demande en biens et en services enregistrée dans l’ensemble de la région». D’après l’économiste du fournisseur de données, Chris Williamson, le PIB devrait reculer de 0,2% au deuxième trimestre (comme au premier). Il pointe notamment du doigt des «pressions déflationnistes»: pour stimuler leurs ventes, les fabricants et fournisseurs de services ont tendance à baisser leur prix. Malgré la baisse du taux de refi à 0,50% décidée par la Banque centrale européenne (BCE) en mai, l’économiste appelle les politiques à prendre de nouvelles mesures pour éviter la contraction.

Aux dires de Martin Van Vliet, chez ING, les indices «apportent une lueur d’espoir» et «rendent un nouvel assouplissement monétaire en juin moins probable». Cependant, la sortie de la récession de la zone euro «devrait être lente et accidentée». Marco Valli, économiste chez UniCredit, n’attend un retour de l’activité dans le vert qu’à partir de l’été. Sans s’engager sur une date, l’économiste de JPMorgan, Greg Fuzesi, considère que les PMI sont un nouveau signe annonciateur d’une sortie de la récession en 2013.

Les enquêtes PMI montrent également que l’écart se creuse entre la France et l’Allemagne. Le recul de l’activité dans l’Hexagone a été tout aussi profond en mai qu’en avril (avec un indice composite à 44,3), mais confirme un rebond par rapport au plus bas de mars. D’après l’économiste de Markit, Jack Kennedy, l’enquête «suggère la possibilité d’une nouvelle baisse du PIB», alors même que la France est déjà en récession.

En revanche, les perspectives sont meilleures outre-Rhin. L’indice PMI de l’activité globale s’est rapproché du seuil marquant l’expansion de l’activité (de 49,2 à 49,9) mais l’économiste de Markit, Tim Moore, prévient que la croissance pourrait rester très faible après n’avoir été que de 0,1% au premier trimestre.

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