Le Royaume-Uni maintient la pression sur l’union bancaire

A la veille de l’ouverture du sommet européen, la chambre des Lords a publié un rapport invitant le Royaume-Uni à défendre la place financière londonienne
Stéphanie Salti, à Londres

La pression eurosceptique outre-Manche ne se relâche pas. En prélude à l’ouverture du sommet européen sur l’union bancaire, une commission de la chambre des Lords a demandé au gouvernement de ne pas relâcher ses efforts pour défendre la prépondérance de la City à la table des négociations. Selon un document de 70 pages, la décision par le gouvernement de David Cameron de ne pas participer à l’union bancaire européenne pourrait ainsi s’accompagner d’un certain nombre de conséquences défavorables pour la place financière londonienne.

«Il est vital que le gouvernement britannique négocie dans la bonne direction de telle sorte que l’union bancaire ne sape pas le marché unique dans son ensemble et, en particulier, celui sur les services financiers, qui est si vital pour le Royaume-Uni et la City. Et cela ne doit pas menacer la position du Royaume-Uni et des autres pays qui souhaitent rester à l’extérieur de l’Union européenne», a ainsi commenté Lord Harrison, président d’une commission en charge des affaires économiques et financières au sein de la chambre des Lords.

Faisant écho à la position des autorités britanniques, la commission s’inquiète en particulier d’un possible isolement du Royaume-Uni au sein de l’EBA, le régulateur européen du secteur, et demande ainsi une révision des droits de vote au sein de cette institution, actuellement à la majorité qualifiée, de manière à donner «plus de pouvoirs aux pays dotés d’importants services financiers». La chambre des Lords juge en effet «désastreuse» la possibilité selon laquelle le Royaume-Uni ne puisse participer aux débats sur les services financiers.

Si elle soutient le futur rôle de superviseur bancaire de la Banque centrale européenne, la chambre des Lords demande néanmoins que soient instaurés un certain nombre de garde-fous: «il est vital que la BCE rende compte, de façon appropriée, de ses pouvoirs à la fois devant le Parlement européen et les parlements nationaux». Le comité a également fait part de son scepticisme sur la possibilité de créer une union bancaire efficace dans les limites actuelles des traités européens. «Les leaders de l’UE doivent décider si un changement de traité est un prix qu’ils sont prêts à payer pour avoir une union viable», conclut le rapport.

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