«Le repli de la livre turque ne justifie pas une action de la banque centrale»

Jean-Luc Proutat et Francois Faure, économistes chez BNP Paribas
Krystèle Tachdjian

- L’Agefi : Quel pourrait être l’impact d’une réduction du programme de «quantitative easing» de la Fed sur l’euro-dollar ?

- Jean-Luc Proutat : Le frein mis sur les achats de titres serait vu comme un préalable à une normalisation de la politique monétaire américaine : arrêt du « quantitative easing» dans un premier temps, puis remontée des taux d’intérêt, sans doute pas avant 2015. La monnaie américaine offrirait donc enfin de meilleures perspectives de rémunération, du moins face à l’euro. Nous ne nous attendons pas, en effet, à ce que la BCE remonte ses taux d’intérêt avant la Fed. A court terme, elle devrait même les baisser encore, pour porter le « refi » à 0,25%.

- Les marchés financiers turcs ont été chahutés après les manifestations contre le gouvernement Erdogan. La livre turque s’est affaiblie face au dollar. Vous attendez-vous à une intervention de la banque centrale locale ?

- François Faure : La livre ne s’est dépréciée que de 5% depuis le début des événements. Evidemment, si la situation dégénère, la chute se poursuivra, du fait notamment des retraits de capitaux étrangers. Le montant des investissements des non-résidents à la Bourse d’Istanbul et en titres d’Etat représente 150 milliards de dollars, et les dépôts des non-résidents dans les banques 45 milliards (pour des réserves de change de 109 milliards). Cela dit, la dépréciation actuelle du change ne justifie pas une action de la banque centrale même si la cible d’inflation n’est pas respectée. Les autorités veillent autant à ce que la livre ne soit pas surévaluée qu’à la cible d’inflation.

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