Le projet de relever les droits de douanes sur les panneaux solaires chinois se retrouve fragilisé

Une majorité d’Etats membres de l’UE, dont l’Allemagne, s’oppose au plan de la Commission européenne qui doit entrer en vigueur le 6 juin
Antoine Duroyon

Pékin a trouvé un allié de poids dans sa croisade contre Bruxelles. L’Allemagne a prôné hier une solution négociée pour résoudre le conflit qui oppose la Chine à la Commission européenne en matière commerciale. Les services bruxellois poussent le projet de relever de 47% en moyenne les droits de douane aux importations de panneaux solaires chinois, fustigeant des pratiques de dumping. La Commission entend agir rapidement, avec une mise en œeuvre des mesures de rétorsion dès le 7 juin.

Mais l’opposition se fait croissante au sein des Vingt-Sept. Sur les 21 Etats membres avec lesquels l’agence Reuters est entrée en contact, quinze d’entre eux ont fait part de leur hostilité au projet du commissaire Karel de Gucht, en charge du Commerce. En revanche, Paris a réaffirmé son appui. «La France soutient la démarche de la Commission européenne car nous souhaitons des rapports équilibrés entre la Chine et l’Union européenne», a déclaré le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.

En vertu des règles européennes, la Commission n’a pas besoin de l’aval d’une majorité des pays membres pour appliquer en urgence ces mesures pendant six mois mais une telle décision la placerait dans une situation très inconfortable en décembre prochain. Les Etats membres ont jusqu'à vendredi pour faire connaître leur position. Karel de Gucht et le vice-ministre chinois du Commerce Zhong Shan ont eu un entretien informel hier à Bruxelles.

«Le commissaire De Gucht (...) a très clairement signifié au vice-ministre qu’il était informé des pressions exercées par la Chine sur un certain nombre d’Etats membres de l’UE, ce qui explique pourquoi ils se positionnent comme ils le font dans leur recommandations à la Commission européenne», a expliqué cette dernière dans un communiqué. La Commission ne ferme pas toutefois la porte, évoquant sa volonté «d'étudier la possibilité d’un règlement négocié en partenariat avec les Etats-Unis si cela devait devenir nécessaire».

Dans ce contexte, l’Allemagne entend préserver à tout prix ses relations avec la Chine, dont elle est le premier partenaire commercial européen. La chancelière Angela Merkel et le Premier ministre chinois Li Keqiang, actuellement en visite outre-Rhin, ont d’ailleurs supervisé hier la signature de dix-sept accords bilatéraux de coopération impliquant notamment Volkswagen, SAIC Motor, Weichai Power et Kion Group.

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