
Le projet de régulation financière des marchés agricoles doit passer le test du G20
Entrée dans l’agenda du G20 avec la présidence française, la lutte contre la volatilité des prix agricoles prendra une large place dans les discussions entre les ministres de l’Agriculture du G20 réunis à Paris aujourd’hui et demain. La France veut y faire adopter un plan d’action qui traitera toutes les causes de cette volatilité, qu’elles soient liés aux marchés physiques ou financiers.
Les cours ayant tendance à s’envoler en cas de crise compte tenu de l’incertitude sur le niveau des stocks mondiaux, la présidence française souhaite davantage de transparence sur les stocks et la production. Le G20 pourrait à cet effet lancer une initiative baptisée Amis (Agriculture Market Information System). Dans ce cadre, «les Etats s’engageront à transmettre des informations de qualité, explique une source officielle. Pour les pays dans lesquels l’outil statistique ne permet pas encore de les obtenir ou qui ne souhaitent pas divulguer des informations jugées stratégiques, comme la Chine ou l’Inde, l’accord prévoirait une démarche progressive».
Dans un premier temps, la collecte d’informations portera sur le riz, le blé, le maïs et le soja. Amis pourrait monter en puissance jusqu'à mi-2012 selon un calendrier qui devrait figurer en annexe du plan d’action. Pour la collecte d’informations dans les pays, la présidence française prévoit la mise en place d’une assistance technique et de suivi. La rédaction d’un guide de bonnes pratiques est aussi envisagée. Les acteurs privés tels que Cargill et Louis Dreyfus devraient aussi être impliqués dans cette initiative, mais le périmètre de leur participation doit encore être défini.
Un des autres volets du plan d’action proposé par la présidence française porte sur la régulation financière des matières agricoles. Alors que certains pays, comme les Etats-Unis et le Brésil, sont déjà avancés dans ce domaine, d’autres y sont plutôt réticents. «S’il n’y a pas de consensus sur la régulation financière des marchés agricoles d’ici jeudi, aucun engagement ne pourra être pris ensuite par les ministres des Finances», prévient la même source.
La régulation ne s’oppose pas à l’utilisation des dérivés. Pour preuve, dans le cadre du G20, la Banque mondiale et JPMorgan vont débloquer 200 millions de dollars chacun en «exposition de crédit» pour permettre au secteur privé d’accéder à 4 milliards de couvertures contre la volatilité de certaines matières agricoles.
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Jérusalem - Enseveli pendant des siècles, un orgue médiéval découvert près de la basilique de la Nativité à Bethléem a résonné à nouveau à Jérusalem. «C’est une véritable fenêtre ouverte sur le passé, unique au monde, pour la première fois dans l’histoire moderne, nous avons la chance d’entendre un son médiéval», explique à l’AFP David Catalunya, chercheur espagnol qui a travaillé pendant plus de cinq ans sur cet orgue du XIème siècle. «Il ne s’agit pas d’une reconstitution ou d’une hypothèse, mais bien du son original: la même vibration que les Croisés percevaient autrefois dans l'église de la Nativité», a-t-il ajouté en marge d’une rencontre avec la presse internationale. Après avoir enfilé des gants blancs, M. Catalunya a joué une musique liturgique sur cet objet qu’il considère comme un «miracle», actuellement conservé au couvent Saint-Sauveur de la Vieille ville de Jérusalem et qui doit, à terme, être exposé dans un musée de la Custodie franciscaine de Terre sainte. Les notes sont énigmatiques, et leur puissance improbable tant l’instrument semble modeste. «C’est comme découvrir un dinosaure vivant, car c’est quelque chose dont nous savons qu’il a existé, mais que nous ne connaissions qu'à travers des fossiles, donc avec des preuves très limitées, or, ici, ce n’est pas un fossile: c’est l’objet réel et le son réel», commente avec enthousiasme Alvaro Torrente, un musicologue ayant participé au projet de restauration. «Espoir des Croisés» Cet orgue a été découvert «presque par hasard» en 1906 selon le frère Eugenio Alliata, archéologue franciscain, attaché à cette mission religieuse en charge de plusieurs lieux saints, dont le Saint-sépulcre à Jérusalem et la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée. Lors de travaux pour construire un gîte de pèlerins, un jeu de 222 tuyaux en cuivre et un carillon de cloches sont mis à jour à proximité du site considéré par les Chrétiens comme le lieu de naissance du Christ. Enterrés avec «le plus grand soin», ces éléments ont donc permis de reconstituer un orgue fabriqué en France au XIème siècle et transporté en «terre sainte» par les Croisés au XIIème siècle, toujours selon l’expertise de M. Catalunya. «L’espoir des Croisés qui les avaient enterrés était que le moment viendrait où ils résonneraient de nouveau, il n’a pas été vain, et ce fut un immense honneur d'être témoin et de participer à leur résurrection», a noté Koos van de Linde, un des spécialistes mondiaux des orgues, également consulté. «Avant-gardiste» Ces experts soulignent la technicité de l’objet (18 tuyaux produisent une note) et sa bonne conservation, mais aussi son ancienneté. Il est presque contemporain du développement de ce type d’instrument. La plupart des orgues anciens conservés, plus monumentaux, datent du XVème siècle. «Les chrétiens d’Europe avaient apporté à la basilique de Bethléem l’instrument musical le plus avant-gardiste utilisé à l'époque dans la liturgie: l’orgue, un instrument conçu pour devenir l’emblème de la musique sacrée», note M. Torrente. Il espère que cet «orgue de Bethléem» comme l’appelle sobrement l'équipe de recherche suscitera l’intérêt du grand public, car selon lui, cette trouvaille n’a pas encore révélé tous ses secrets. Chloe ROUVEYROLLES-BAZIRE © Agence France-Presse -
Taxe Zucman sur les hauts patrimoines: alors que Gérard Larcher oppose un «non», Raphaël Glucksmann y voit «la base de tout accord»
Paris - Le président LR du Sénat Gérard Larcher s’est dit hostile jeudi à la mise en place d’une taxe sur les très hauts patrimoines qui est une «illusion», alors que pour la gauche c’est «la base de tout accord» de non censure du gouvernement Lecornu selon Raphaël Glucksmann. «Nous avons voté contre la taxe Zucman au Sénat au mois de juin», a rappelé M. Larcher sur BFMTV/RMC. Ce dispositif, qui prévoit de taxer à hauteur de 2% les patrimoines de plus de 100 millions d’euros, concernerait 1.800 foyers fiscaux selon son promoteur, l'économiste Gabriel Zucman. D’après lui, elle rapportera jusque 20 milliards d’euros par an, alors que d’autres économistes estiment son rendement plutôt autour de 5 milliards. Mais pour M. Larcher, la taxe Zucman «est une illusion» et «ne passera pas le barrage du Conseil constitutionnel». «On a une jurisprudence selon laquelle nul ne doit être obligé de se séparer de son patrimoine pour payer l’impôt qui est décidé», a argumenté M. Larcher qui va rencontrer le nouveau Premier ministre dans la matinée. En outre, cela «conduira à l’exil fiscal», a-t-il jugé, en particulier si les biens professionnels sont inclus dans la base taxable. Mais pour le chef des députés socialistes Boris Vallaud, cette taxe «est fondamentale». «Ce n’est pas une lubie de socialistes, d’ailleurs, elle est aujourd’hui soutenue par 75% des Français», a-t-il plaidé sur TF1. Pour l’eurodéputé Raphaël Glucksmann (Place publique), c’est même «la base de tout accord» de non censure entre la gauche et le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu. «On peut discuter des modalités, on peut discuter de l’assiette, on peut discuter du montant», a-t-il néanmoins jugé sur RTL. «Ce dont on ne peut pas discuter et ce qui est la condition de possibilité de tout accord, c’est le fait qu'à la fin un dispositif permette de taxer (...) ceux qui ont multiplié par deux leur fortune sur les huit dernières années», a-t-il répété. © Agence France-Presse