Le prix reste déterminant pour le succès des émissions bancaires périphériques

Contrastant avec l'échec de Popolare, UBI Banca et UniCredit viennent d'émettre respectivement de la dette senior non sécurisée et subordonnée
Alexandre Garabedian

Banco Popolare se sera révélé un échec sans lendemain. L’émission obligataire ratée de la banque italienne mi-octobre n’a pas empêché d’autres signatures périphériques de lever avec succès de l’argent sur le marché, après quelques jours de décalage pour digérer la nouvelle.

UBI Banca, quatrième groupe bancaire italien par la capitalisation boursière, a ainsi réussi le 23 octobre à émettre 750 millions d’euros d’obligations seniors à 3 ans, signant sa première opération depuis avril 2011. La veille, UniCredit avait placé 1,25 milliard d’euros de titres subordonnés lower tier 2, phase ultime de la normalisation du marché qui se rouvre d’abord par les covered bonds puis par la dette senior non sécurisée.

«L’appétit des investisseurs, en particulier non domestiques, pour la dette bancaire périphérique est revenu. L’offre UBI Banca a été placée à 41% auprès d’investisseurs italiens, alors que la proportion d’investisseurs domestiques atteignait encore 60% à 70% dans ce type d’opérations il y a trois ou quatre mois», relève Sébastien Domanico, responsable mondial de l’origination dette pour les institutions financières à la Société Générale, qui a dirigé le placement avec ING, Natixis, Nomura et UBS. L’amélioration se voit aussi sur les maturités. La réouverture du marché pour les banques italiennes et espagnoles de second rang s’est d’abord faite sur des titres à 18 mois, avant de passer à des échéances à 3 ans.

L’embellie est due à plusieurs facteurs: l’action de Mario Draghi et de la BCE cet été, les réformes votées par le gouvernement Monti en Italie, mais aussi la baisse des émissions de la part des signatures bancaires du cœur de l’Europe.

Le ratage de Banco Popolare, mais aussi d’UniCredit Bank Austria, montre cependant que les investisseurs ne signent pas de chèque en blanc. «La perception du crédit reste très importante, de même que la sensibilité au prix. La réussite de l’opération se joue à quelques points de base dans la prime offerte pour une nouvelle émission», souligne Sébastien Domanico. Car les livres des banques ne croulent pas encore sous les ordres: celui de la transaction UBI Banca a atteint un milliard d’euros, et les tickets se caractérisent par leur petite taille, à 5,3 millions en moyenne. Les investisseurs sont donc prêts à jouer, mais pas à miser gros.

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