Le président de la Fed s’en tient à la feuille de route

La Fed va boucler le QE2, son programme d’achats de Treasuries, mais reste évasive sur la suite
Antoine Duroyon
Ben Bernanke Photo: Andrew Harrer Bloomberg
Ben Bernanke Photo: Andrew Harrer Bloomberg  - 

Premier grand oral hier pour Ben Bernanke (photo)qui a défendu sa politique devant un parterre de journalistes. Le président de la Fed a confirmé ce que tout le monde attendait: le QE2, le programme d’achats de Treasuries pour 600 milliards de dollars, ira jusqu’à son terme en juin. Un QE2 dont il a vanté les mérites. «Nous avons clairement dit que ça ne serait pas une panacée et que cela allait seulement remettre l’économie dans la bonne direction. Par rapport à ce que nous attendions et anticipions, je pense que ce programme a été un succès», a-t-il affirmé.

Alors que la fin du QE2 ne devrait pas avoir, de l’avis de Ben Bernanke, un impact «significatif» sur les marchés financiers, une inflexion de la politique monétaire va-t-elle se dessiner après juin? «Au fil du temps, nous devrons continuer de prendre position pour savoir si des mesures supplémentaires sont justifiées, mais nous devrons le faire en ayant à l’esprit notre double mandat, et nous préoccuper non seulement du taux de croissance, mais aussi du taux d’inflation», a répondu le banquier central.

La stratégie de sortie passera en premier lieu par l’arrêt du réinvestissement de tout ou partie des tombées de Treasuries. «Mais veuillez noter que cette étape, bien que relativement modeste, constitue un durcissement de politique puisqu’elle diminuerait la taille de notre bilan et par conséquent devrait resserrer les conditions financières», a souligné Ben Bernanke.

Interrogé sur le sens de l’expression «période prolongée», le président de la Fed a rétorqué que cela sous-entend qu’il pourrait se passer quelques réunions avant toute évolution, «mais malheureusement, la raison pour laquelle nous utilisons cette terminologie vague est que nous ne savons pas à quelle échéance une réponse sera nécessaire». Les commentaires de Ben Bernanke ont favorisé la tendance baissière du dollar qui a touché hier soir un plus bas de seize mois face à l’euro (1,4784), et ont dopé l’appétit des investisseurs. L’indice Russell 2000 des small caps est ainsi venu flirter avec ses plus hauts de 2007 à 858,31 points, alors que l’indice Nasdaq des valeurs technologiques a clôturé à 2.869,88 points, un plus haut depuis décembre 2000. Les matières premières ont également profité du discours de Ben Bernanke, l’or progressant de 1% à 1.530,80 dollars l’once, l’argent de 1,1% à 48,41 dollars et le pétrole de 0,6% à 113,70 dollars le baril.

Si l’évolution de l’inflation continue de mobiliser le FOMC qui constate que «les hausses des prix de l’énergie et des autres matières premières ont fait remonter l’inflation au cours des derniers mois», le comité souligne que cette hausse ne devrait être que temporaire avec des anticipations d’inflation à plus long terme qui restent stables. «Ils perçoivent la reprise de l’inflation comme transitoire, ce qui fait sens puisque l’indice core PCE est encore à 0,9% en mars», pointe Igor Cashyn, stratège taux chez Morgan Stanley. Le rendement des emprunts d’Etat américains à 30 ans, le plus sensible aux anticipations d’inflation du marché, est monté hier à 4,46% contre 4,39% la veille.

La Fed a relevé sa fourchette de prévision d’inflation pour 2011 à 1,3-1,6%, contre 1,0-1,3% précédemment. Elle a également abaissé sa prévision de croissance du PIB pour cette année et la situe désormais entre 3,1 et 3,3% contre une fourchette précédente de 3,4-3,9%.

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