
Le Portugal soigne son futur retour sur le marché de la dette à long terme
Le Portugal utilise tous les leviers pour regagner son indépendance. Le Trésor portugais (IGCP) va lancer aujourd’hui une opération d’échange d’obligations visant à allonger la maturité de sa dette de trois ans. L’IGCP procédera ainsi au rachat de titres arrivant à maturité en juin et octobre 2014 et en octobre 2015, d’un montant total de 27 milliards d’euros sur les deux années, et mettra en contrepartie sur le marché un montant équivalent d’obligations d’échéance octobre 2017 et juin 2018 qui porteront coupon de 4,677% et 4,956%. La dernière opération de ce type remonte à octobre 2012, lorsque le Portugal avait réussi à transformer 3,8 milliards de dette.
Avant l’opération, le pays estimait ses besoins de financement propres à 8,2 milliards d’euros l’année prochaine et 18,6 milliards en 2015. Selon Natixis, l'échange de dette devrait permettre, «même avec un faible taux de participation, d’alléger sensiblement les besoins de refinancement du pays en 2014 et 2015», pour les reporter sur les années 2017 et 2018. Le pays pourrait ainsi diminuer d’entre 1 et 2 milliards d’euros ses besoins sur les deux prochaines années, avec une capacité d’émission de titres à court terme estimée à environ 20 milliards par an.
De quoi permettre à l’IGCP d’émettre des obligations à moyen ou long terme dès le début de l’année prochaine, et de regagner un accès complet aux marchés dès la fin du programme d’aide de la Troïka sans avoir recours à l’ultime ligne de crédit de précaution, déjà refusée par l’Irlande. Le Portugal dispose également, en cas de besoin, d’un crédit de 5,6 milliards dans son programme d’assistance du secteur bancaire, et peut bénéficier de l’intervention de la BCE sur le marché secondaire via les OMT en cas d’instabilité du marché, rappelle Natixis.
Le budget 2014 adopté par le parlement la semaine dernière vise à ramener le déficit à 4% du PIB et donner des gages à ses créanciers pour clore le programme d’aide internationale d’ici à l’été 2014. Il comprend des économies de 3,9 milliards d’euros, soit 2,3% du PIB, avec une réduction des retraites de 10%, et une baisse des salaires dans la fonction publique allant de 2,5% à 12%. La cour constitutionnelle a déjà approuvé un relèvement de la semaine de travail de 35 à 40 heures, mais doit encore se prononcer d’ici quelques jours sur une mesure phare du budget, les coupes de près de 10% dans les retraites des fonctionnaires.
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