Le « Panel Taux » voit deux hausses de la BCE

Bien qu’il voie les taux en zone euro à 1,75% dans six mois, il table sur un reflux de l’euro/dollar
Tân Le Quang

La hausse du taux de refinancement de 25 pb à 1,25% en avril signe l’amorce d’un cycle de hausse de la BCE, qui tient sa prochaine réunion jeudi. C’est du moins ce qui ressort du «Panel Taux Agefi» réalisé auprès de seize membres. Ils sont désormais 75% des participants à l’enquête à tabler sur un nouveau relèvement de 25 pb du refi à 1,50% à horizon 3 mois, et 69%, à 1,75% d’ici à 6 mois. Voyant la pause monétaire de la Fed durer, le Panel s’attend toutefois à un reflux de l’euro/dollar à 1,43 dans 3 mois et 1,41 dans 6 mois.

La hausse du refi décidée en mars, au regard du nouveau scénario privilégié dans le panel de mai, ne semble pas être une décision isolée contrairement à la hausse de juillet 2008 ni servir à tester la réaction du marché. En avril, seuls Aurel BGC, Natixis et SG CIB pariaient sur un refi à 1,50% à horizon 3 mois. Ils sont désormais 12 membres sur 16 à défendre cette thèse. Pour leur part, BNP Paribas, Cholet Dupont, UBS et UniCredit jouent un statu quo monétaire de la BCE à 1,25% d’ici à la fin juillet. Mais la banque centrale ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin. Pour la période août-octobre, plus des deux tiers des participants à l’enquête entrevoient une deuxième hausse du taux directeur de la zone euro de 25 pb à 1,75%.

Dans tous les cas, l’accélération de 2,8% de l’inflation prix en zone euro en avril publiée vendredi par Eurostat, contre 2,7% attendu et publié en mars, conforte la thèse d’une poursuite de la normalisation des taux directeurs. Indicateur avancé de la croissance du PIB, le PMI composite d’activité en avril a enregistré la deuxième plus forte hausse de l’activité depuis juin 2007, ressortant en avril à un niveau de 57 et suggérant une croissance du PIB plus élevée au deuxième trimestre qu’au premier. En revanche, le sentiment économique se dégrade pour le deuxième mois d’affilée.

Ainsi, la divergence s’accroît davantage entre la BCE et la Fed. La banque centrale américaine a maintenu la semaine dernière sa feuille de route en réaffirmant le bouclage en juin de son second tour d’assouplissement quantitatif (QE2). Elle pourrait rester accommodante pendant une période plus longue que prévu, au vu de la modération de la croissance au premier trimestre 2011 publiée à +1,8% aprè 3,1% la période précédente. D’ailleurs, mis à part Swiss Life AM, qui voit encore la Fed mettre un terme à la marge de fluctuation des Fed funds de 0%-0,25% pour relever les taux à 0,50 % d’ici à 6 mois, tous les autres membres du Panel parient sur l’immobilisme de la Fed au moins jusqu’en novembre.

La Banque d’Angleterre (BoE) semble à mi-chemin entre la BCE et la Fed. Tandis que l'économie britannique a vu son PIB rebondir de 0,5% après le recul de 0,5% au dernier trimestre 2010, les membres se sont ravisés sur l’idée d’un resserrement monétaire de la BoE. Ils ont ramené leur anticipation moyenne à 3 mois sur les taux britanniques à 0,50%, contre 0,75% le mois dernier. Une majorité de 53% attend une hausse de 25 pb à 0,75% d’ici à 6 mois, contre 47% une nouvelle pause.

Les membres, comme en avril, prévoient en moyenne, une détente de 30-40 pb d’ici à 6 mois des taux longs européens, américains et britanniques sur leurs niveaux de vendredi suggérant une fuite vers la qualité modérée en faveur de la dette souveraine.

Côté change, malgré un différentiel de taux et des fondamentaux défavorables au billet vert, l’euro/dollar est anticipé en baisse à 1,41 d’ici à fin octobre, contre 1,4840 vendredi.

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