Le Panel Taux croit au statu quo

Seuls Barclays, BNP Paribas, Crédit Agricole et Deutsche Bank attendent une baisse du refi
Solenn Poullennec
Mario Draghi, président de la BCE, dont l’intervention est très attendue dans le contexte d’inflation faible. © European Union 2013 - EP  - 

Alors que la réunion mensuelle de la Banque centrale européenne (BCE) se tient ce jeudi, le Panel Taux reste convaincu que l’institution va garder son taux directeur inchangé à 0,25% pour les six mois à venir. La conférence de son président Mario Draghi reste très attendue dans un contexte de faible inflation. Plusieurs économistes ont changé leurs prévisions par rapport au mois dernier et anticipent un assouplissement monétaire de 10 à 15 points de base. D’autres prédisent la fin de la stérilisation du programme d’achats d’actifs SMP.

Par rapport au mois dernier, Deutsche Bank a revu sa prévision de taux directeur à trois mois à 0,15% tandis que Barclays et le Crédit Agricole s’attendent à ce qu’il soit abaissé à 0,10%. BNP Paribas pariait déjà sur un refi à 0,10% début février.

Les membres du panel qui tablent sur un statu quo dans les trois et six prochains mois auront certainement été confortés par le niveau de l’inflation en février. Alors que le risque de déflation est présent dans tous les esprits, le taux d’inflation est resté en février au niveau de janvier et décembre, à 0,8%, selon la première estimation publiée par Eurostat le 28 février.

Le taux d’inflation hors énergie, alimentation, alcool et tabac a même tendance à progresser, à 1% (contre respectivement 0,8% et 0,7% au cours des deux mois précédents). Signe que cette stabilité n’était pas anticipée par les marchés, l’euro a aussitôt réagi en se renforçant contre le dollar, à 1,38 contre 1,37 vendredi matin.

Aux yeux de l’économiste de JPMorgan, Greg Fuzesi, les raisons qui justifient un taux d’inflation plus élevé qu’attendu «ne sont toujours pas claires mais pourraient être liées aux effets retardés de la hausse de la TVA en France». Il n’attend pas de nouvel assouplissement monétaire ce mois-ci alors la croissance du PIB de la zone euro est ressortie à 0,3% au quatrième trimestre 2013, selon la première estimation d’Eurostat. «Nous avons aujourd’hui quatre mois de reprise et une inflation stable», dit-il.

Le niveau de l’inflation «fournit un argument aux «faucons» pour attendre un mois supplémentaire avant d’agir», reconnaît Frederik Ducrozet, économiste chez Crédit Agricole CIB. Celui-ci estime toujours probable que la BCE abaisse son taux à 0,10% Il fait valoir que l’évolution de la masse monétaire au mois de janvier ne témoigne pas d’une reprise du crédit alors même que les banques ne devaient plus être tentées d’alléger leur bilan pour préparer l’exercice de revue de qualité des actifs de la BCE arrêté sur les comptes du 31 décembre 2013.

Surtout, «ce qui compte pour la BCE, ce sont les prévisions de stabilité des prix à moyen-terme et les risques qui pèsent sur celles-ci». Alors que la banque centrale doit publier les prévisions économiques de son équipe cette semaine, Frederik Ducrozet s’attend, comme ses confrères de Citi, à ce que les anticipations d’inflation soient revues à la baisse et que celles pour 2016, qui seront publiées pour la première fois ce mois-ci, soient fixées à 1,5%.

Les économistes sont plus nombreux à attendre que Mario Draghi annonce la fin de la stérilisation du programme de rachat de dette souveraine (SMP) dès ce mois-ci. Selon l’économiste de BNP Paribas CIB, Ken Wattret, cela permettrait d’injecter quelque 170 milliards d’euros dans le système financier et «signalerait que la BCE est plus ouverte à l’idée d’un assouplissement quantitatif».

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