Le marché spécule sur une nouvelle envolée du cours du pétrole

Le nombre de paris à la hausse touche un niveau jamais atteint, ce qui laisse supposer que le prix record de l’été 2008 pourrait être battu
Violaine Le Gall
Puits de pétrole en exploitation à Santa Barbara (Californie) Photo: Bloomberg
Puits de pétrole en exploitation à Santa Barbara (Californie) Photo: Bloomberg  - 

La situation en Libye, qui se traduit par une chute de 60% de la production de pétrole quotidienne du pays, continue de faire grimper le cours de l’or noir et la spéculation. Hier, le contrat sur le Brent brut de la mer du Nord a atteint 116 dollars, son plus haut niveau depuis août 2008. Et les opérateurs tablent sur une nouvelle hausse des prix.

Les positions nettes à l’achat sur les contrats sur le WTI américain ont ainsi enregistré un niveau record d’après les dernières données publiées par la CFTC (Commodity Futures Trading Commission). Les paris à la hausse pris par les opérateurs financiers, qui comprennent les hedge funds et les banques, ont bondi de 27% sur la semaine se terminant le 1er mars, ce qui contribue à alimenter l’inflation du prix du baril. Comme le nombre de contrats à la hausse est deux fois plus important qu’en mai 2008, peu avant que le WTI signe un record à 145 dollars, le marché semble anticiper un mouvement encore plus fort qu’en 2008.

Sachant que les cours dépendront prochainement de la situation au Moyen-Orient, les stratégistes de Société Générale ont établi trois scénarios. Dans le premier, qui prévoit une poursuite de la baisse de la production en Libye, le Brent atteindrait 110 à 125 dollars. Dans le deuxième scénario, un autre producteur de taille moyenne arrêterait sa production et le Brent atteindrait 125 à 150 dollars. Dans un troisième cas de figure, l’agitation toucherait l’Arabie saoudite, ce qui menacerait ses exportations et ses stocks. Le baril monterait alors à 150-200 dollars. Le Nigeria, premier producteur africain de pétrole, pourrait aussi être source d’instabilité compte tenu des élections prévues en avril.

Reste que, pour l’heure, l’Arabie saoudite s’efforce de compenser la baisse de la production libyenne (limitée à 2% de la production mondiale). Et les Etats-Unis envisagent d’utiliser leurs ressources stratégiques pour jouer sur les cours.

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