Le marché écarte le scénario du pire pour les élections italiennes

La coalition de centre-gauche pourrait obtenir le contrôle de la Chambre des représentants mais elle risque d'être mise en difficulté au Sénat
Krystèle Tachdjian
Markit 3

Le scénario catastrophe semble se dissiper en Italie. A quelques jours des élections qui auront lieu les 24 et 25 février la perspective d’un retour en force de Silvio Berlusconi, véritable épouvantail pour les investisseurs, semble écartée mais l’ancien chef du gouvernement italien pourrait toutefois bénéficier d’un pouvoir de nuisance. Les derniers sondages autorisés qui ont été publiés le 8 février puis les sondages officieux accordent une bonne avance à la coalition de centre-gauche menée par Pier Luigi Bersani, le chef de file du parti démocrate. Ce dernier devrait obtenir le contrôle de la Chambre des députés mais vraisemblablement pas du Sénat, où il aura besoin du soutien des centristes du chef du gouvernement sortant, Mario Monti.

Si la droite venait à avoir suffisamment de sièges pour rétablir l’équilibre du pouvoir au Sénat, Silvio Berlusconi et ses alliés pourraient constituer une source de blocage qui pèserait sur l’euro, préviennent les économistes. L’humoriste Beppe Grillo, leader du mouvement anti-establishment M5S (Movimento 5 Stelle) qui semble gagner du terrain dans les enquêtes d’opinion, pourrait lui aussi être un facteur d’instabilité potentielle dans le paysage politique. L’agitateur public ne se présente pas directement aux élections mais il a déjà indiqué que, s’ils sont élus, les membres de son parti ne participeront pas à une coalition.

Pour Valentin Marinov, analyste de Citigroup, l’hypothèse d’une coalition Bersani-Monti serait la plus favorable pour l’euro. Un gouvernement de centre gauche dirigé par Bersani aurait en revanche un impact moins favorable sur la monnaie unique en raison des craintes des investisseurs de voir certaines réformes retardées. Les marchés financiers et la communauté internationale souhaitent en effet la poursuite des réformes engagées par Mario Monti pour permettre au pays de sortir de la récession.

La résurgence du risque politique en Italie, mais aussi en Espagne où le chef du gouvernement Mariano Rajoy est soupçonné de corruption, a mis les taux des pays périphériques sous pression à la fin du mois de janvier. Malgré tout depuis, cela n’a pas empêché Rome et Madrid de se refinancer à moyen et long terme avec succès sur les marchés obligataires. L'écart de rendement à 10 ans avec le Bund s’est stabilisé ces derniers jours autour de 290 points de base après être monté jusqu'à 300 pb début février.

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