Le London Metal Exchange complète sa réforme des entrepôts de stockage

La Bourse propose dans une consultation d’imposer un tonnage minimal de déstockage et un plafonnement des tarifs en fonction des files d’attente.
Solenn Poullennec

La Bourse des métaux de Londres, le London Metal Exchange (LME), a soumis à consultation mercredi de nouvelles pistes de changements pour fluidifier la livraison physique de matières premières. Ces propositions visent à compléter le jeu de réformes présenté à la fin de l’année 2013 pour répondre aux inquiétudes des politiques et des acheteurs de métaux. Ceux-ci accusaient notamment les détenteurs d’entrepôts de métaux agréés par le LME, parmi lesquels figuraient de grandes banques comme Goldman Sachs ou JPMorgan, de ralentir volontairement les livraisons d’aluminium pour tirer les prix à la hausse.

Dans sa consultation ouverte jusqu’à la mi-août, le LME, qui a été racheté par la Bourse de Hong Kong en 2012, propose d’obliger les détenteurs d’entrepôts à déstocker un tonnage minimal de matières premières par jour. Il souhaite également plafonner le prix que les utilisateurs doivent payer pour le stockage des métaux. Les entrepôts qui ne déstockent pas le métal en 30 jours devront diviser par deux le prix qu’ils font payer aux acheteurs. Au-delà de 50 jours de file d’attente, les entrepôts ne pourront plus rien faire payer à leurs clients. Cette mesure est censée entrer en vigueur en mai 2016. A cette date, l’opérateur estime que les files d’attente devraient être inférieures à 50 jours.

La mise en œuvre de la réforme du LME a été perturbée par la bataille judiciaire menée à son encontre par le producteur d’aluminium russe, Rusal, inquiet de la baisse des prix. Celui-ci a remporté une victoire judiciaire devant les tribunaux au printemps 2014 mais a finalement perdu en appel à l’automne. Malgré ces perturbations, «nous sommes satisfaits de l’impact que nos réformes ont déjà eu pour réduire les files d’attente dans les entrepôts», fait valoir Garry Jones, le directeur exécutif du LME dans un communiqué.

Même si les files ont eu tendance à diminuer, il fallait toujours patienter en mai 387 jours pour obtenir la livraison d’aluminium stocké dans l’entrepôt de Metro International Trade Services à Detroit. Metro été vendu à la fin de l’année dernière par Goldman Sachs au groupe suisse de private equity Reuben Brothers. Il fallait aussi attendre 365 jours en mai pour se faire livrer de l’aluminium stocké dans l’entrepôt de Pacorini Metals (détenu par Glencore), à Vilissingen aux Pays-Bas.

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