Le groupe Meeschaert entre dans le giron de LFPI

Les deux entités vont travailler au développement de synergies qui passera notamment par une fusion de leurs activités de gestion collective.
Réjane Reibaud

Le process de vente de Meeschaert initié en juillet dernier est enfin bouclé. Toutes les autorisations ayant été obtenues, le gérant privé est entré à 100% dans le giron du groupe LFPI le 1er avril. L’officialisation a été faite le 13 avril. L’idée derrière cette opération est de permettre à Meeschaert, qui avait mis comme condition à son rachat de conserver le nom de la famille fondatrice, «d’accélérer son développement auprès de nouveaux clients et de s’ouvrir à de nouveaux marchés porteurs en France comme en Europe ».

Les deux entités n’ont pas communiqué sur la nouvelle répartition du capital. On sait tout juste que Cédric Meeschaert, petit-fils du fondateur Emile Meeschaert, qui a revendu ses parts dans Meeschaert Capital Partners, la division de private equity aujourd’hui indépendante, fait partie des actionnaires du nouvel ensemble. Il a d’ailleurs pris la place de président du conseil de surveillance de Financière Meeschaert et Gilles Etrillard, cofondateur de LFPI avec des anciens de la banque Lazard, a pris la place de vice-président. Le père de Cédric, Luc, ainsi que ses sœurs étaient les derniers membres de la famille au capital de la société après une tentative avortée de vente du groupe en 2016. Il n’est pas avéré qu’ils soient restés au capital du nouvel ensemble.

Plusieurs sources ont évoqué un montant pour la transaction tournant autour de 100 millions d’euros, mais sans que cela soit officiellement confirmé. La pierre angulaire de cette opération se situe dans la gestion privée et la gestion d’actifs. Ainsi, Meeschaert apporte ses 7,8 milliards d’euros d’actifs et ses 200 collaborateurs tandis que LFPI gère un peu plus de 5 milliards pour 100 collaborateurs.

LFPI a été constitué par Gilles Etrillard, Fabien Bismuth et Jérôme Balladur (le fil de l’ancien Premier ministre Edouard Balladur) au milieu des années 2000, sous l’aile bienveillante de la banque Lazard, avant de prendre son indépendance en 2009. Depuis cinq ans environ, Jérôme Balladur, bien que toujours présent sur l’organigramme de LFPI, se consacre à une activité de yoga à Vienne en Autriche.

Meeschaert et LFPI insistent sur le fait qu’il s’agit d’une prise de contrôle de Meeschaert par LFPI, pas d’une fusion. Seules les entités de gestion d’actifs pures auraient vocation à se regrouper et fusionner à terme, en l’occurrence Amilton Asset Management (racheté par LFPI en 2019) et Meeschaert AM. Les deux structures gèrent chacune environ 1,5 milliard d’euros permettant de constituer une activité de près de 3 milliards d’encours en gestion collective.

Quant aux autres activités, elles devront développer des synergies de clientèle et de produits, leur permettant d’élargir aussi le périmètre d’opérations de chacune. Les clients de Meeschaert par exemple auront désormais accès aux solutions en actifs réels de LFPI (qui gère notamment 3 milliards en immobilier). «Nous souhaitons créer une plateforme globale d’investissement, de gestion et de distribution ouverte à une clientèle diversifiée (institutionnels, particuliers, familles, associations) à la recherche de conseils et de solutions d’épargne diversifiées et durables», explique Fabien Bismuth, président de LFPI Gestion (France) nommé président des directoires de Financière Meeschaert et Meeschaert AM à l’occasion de l’opération.

Il s’est entouré de deux directeurs généraux : Dan Sayag (actuellement directeur général d’Amilton Asset Management, dont il conserve le poste) et Maxime Vermesse (anciennement directeur de la gestion privée du groupe Meeschaert). Le directoire de Financière Meeschaert sera également composé de Charles Bienaimé, directeur du family office, Benoît Vesco, directeur général de Meeschaert AM et d’Aurélie Baudhuin qui dirige la recherche ISR.

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