Le gouvernement grec obtient la confiance du Parlement

D’autres obstacles attendent encore Athènes. Le risque grec influence les « stress tests » bancaires
Yves-Marc Le Réour
Devant le Parlement grec en mai 2011. Photo: Kostas Tsironis/Bloomberg
Devant le Parlement grec en mai 2011. Photo: Kostas Tsironis/Bloomberg  - 

En obtenant cette nuit la confiance du Parlement, le gouvernement socialiste grec a évité au pays une crise politique qui se serait ajoutée aux difficultés d’un pays au bord de la faillite. «Si nous avons peur, si nous laissons passer cette opportunité, alors l’histoire nous jugera sévèrement», avait déclaré le premier ministre George Papandréou peu avant le vote. Cette victoire ouvre la voie à l’adoption d’un plan d’austérité, condition indispensable au déblocage de la prochaine tranche d’aide à Athènes.

Un peu plus de la moitié (155) des 300 députés ont voté la confiance, tandis que 143 ont voté contre et que deux d’entre eux se sont abstenus, aucun des députés socialistes n’ayant fait défaut. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a immédiatement fait part de son soulagement, en soulignant que la Grèce devait maintenant «se consacrer à la mise en œuvre des réformes».

Le gouvernement devra en premier lieu faire adopter d’ici mardi prochain le principe de nouvelles coupes budgétaires de 78 milliards d’euros. Les lois d’application de ces mesures devront ensuite être adoptées avant la réunion exceptionnelle d’un Eurogroupe le 3 juillet. Il s’agira probablement de l’obstacle le plus difficile à franchir, mais il conditionne le déblocage de la prochaine tranche d’aide de 12 milliards d’euros promise par les ministres des Finances de la zone euro.

L’issue du vote de confiance a entraîné une brève hausse de l’euro sans toutefois dissiper les craintes des investisseurs concernant l’adoption rapide des mesures d’austérité, alors que 20.000 manifestants s’étaient rassemblés autour du Parlement pendant le vote. «Si l’on voit des voitures brûlées et des manifestations demain, alors cette victoire à court-terme partira en fumée», estime ainsi William Larkin, gestionnaire de portefeuille chez Cabot Money Management dans le Massachusetts.

Le dossier grec est d’autant plus important qu’il souligne le rôle du risque souverain dans la conduite des «stress tests» bancaires actuellement menés sur 91 banques européennes, dont les résultats sont attendus le 13 juillet. L’Autorité bancaire européenne (ABE) a ainsi appelé à une prise en compte plus stricte du risque souverain contenu dans les «banking books» (portefeuilles bancaires) des établissements européens. Si l’hypothèse d’un défaut reste exclue des scénarios, les banques se sont vues demander d’estimer en interne les pertes potentielles aussi bien sur leur portefeuille d’actifs financiers (trading book) que sur le portefeuille bancaire, selon un responsable de l’ABE cité par Reuters. «Il s’agit de fait d’associer à la Grèce un statut de défaut», a précisé cette source.

Conscients de l’impact potentiel de ces tests de résistance sur le sentiment du marché, les ministres des Finances de l’Union européenne se sont penchés en début de semaine sur des résultats préliminaires, en présence du président de l’ABE. Ils ont étudié la manière dont les résultats seront publiés ainsi que les plans de recapitalisation qui devront éventuellement être mis en œuvre. Une nouvelle discussion est prévue les 11 et 12 juillet prochain, à la veille de la publication envisagée des résultats.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...