
Le FSB dévoile ses pistes d’encadrement de la gestion d’actifs
Soucieux de prévenir les risques liés aux activités de gestion d’actifs, le Conseil de stabilité financière (FSB) a présenté ses recommandations aux régulateurs sur le sujet, dans une consultation publiée hier. Le FSB a commencé ses travaux en mars 2015, partant du constat que le secteur s’était considérablement développé. Entre 2004 et 2014, le montant des encours sous gestion au niveau mondial est passé de 50.000 à 76.000 milliards de dollars pour représenter 40% des actifs financiers mondiaux. Alors que les gérants ont pu se tourner vers des actifs moins liquides, les autorités en charge de la stabilité financière s’inquiètent qu’en cas de choc sur les marchés, les investisseurs ne se précipitent pour se désengager des fonds d’investissement, et fassent du même coup plonger les prix des actifs et le niveau de liquidité.
Le FSB avait d’abord envisagé d’établir un cadre pour les grands gérants d’actifs, tels BlackRock, Vanguard ou State Street, comme il l’a fait pour les banques ou les assureurs systémiques. Il a cependant décidé l’été dernier d’interrompre ses travaux pour se concentrer sur les vulnérabilités des activités de gestion d’actifs qui pourraient présenter un risque pour la stabilité financière. Le FSB en identifie quatre : les incohérences entre la liquidité des fonds d’investissement et les conditions de sortie de ces derniers, le levier de certains fonds, les conditions de transfert des mandats ou des comptes clients, et les activités de prêts de titres.
La question de l’adéquation entre la liquidité des fonds ouverts et les conditions de rachats des parts (les fonds monétaires sont exclus de l’analyse, contrairement aux ETF) concentre l’essentiel des quatorze recommandations du FSB. Celui-ci invite ainsi les autorités à collecter des informations sur le profil de liquidité des fonds ou de s’assurer que les stratégies sont cohérentes avec les politiques de rachats de parts. Il recommande aussi aux régulateurs de fournir aux fonds une palette d’outils pour gérer le risque de liquidité et empêcher les «runs». Ils pourraient par exemple autoriser les fonds à demander aux investisseurs de notifier à l’avance leurs rachats, ou à appliquer des charges sur les rachats (redemption fees). Après la fin de sa consultation le 21 septembre, le FSB compte finaliser ses recommandations d’ici à la fin de l’année.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse