Le fonds souverain d’Abou Dhabi renforce ses compétences internes

Adia, qui redouble de prudence envers l’Europe, souligne dans son rapport d’activité 2012 avoir eu moins recours aux gérants externes
Benoît Menou
Le siège de Abu Dhabi Investment Authority. Photo: Charles Crowell/Bloomberg
Le siège de Abu Dhabi Investment Authority. Photo: Charles Crowell/Bloomberg  - 

Le fonds souverain Abu Dhabi Investment Authority (Adia) s’est livré hier pour la troisième fois à un exercice de transparence maîtrisée en publiant son rapport d’activité 2012. Le document lève en effet de façon assez originale le voile sur la stratégie d’investissement ou l’organisation d’un des plus importants fonds au monde, mais de façon sélective, sans notamment évoquer le montant des actifs gérés (400 à 600 milliards de dollars selon des analystes cités par Reuters) ou la performance à court terme. Le fonds indique toutefois avoir engrangé une performance annualisée de 7,6% sur 20 ans (contre 6,9% à fin 2011) et de 8,2% sur 30 ans (8,1%).

Le rapport d’activité met particulièrement en lumière certaines tendances de gestion comme la volonté de renforcer ses compétences internes afin d’atténuer le recours aux prestataires externes, dans une logique d’optimisation des résultats. Si ces gestionnaires externes ont encore la main sur 75% des actifs, cette part est en repli de 5 points en une année, la part du portefeuille en gestion passive perdant elle aussi 5 points à 55%. Cette tendance va de pair avec le souhait d’accorder davantage de ressources aux classes d’actifs alternatives comme l’immobilier ou le private equity. Adia a recruté ce mois-ci l’ancien cadre de Deutsche Bank John McCarthy en tant que responsable mondial des infrastructures.

Le fonds a également fait part de son enthousiasme à long terme à l’égard de marchés émergents qui «prennent le leadership économique» selon son directeur général le Sheikh Hamed bin Zayed Al Nahyan. Adia n’a pourtant pas fait évoluer l’allocation-cible de 10 à 20% des actifs alloués aux actions de ces pays. La Chine suscite dans ce contexte une attention particulière, sur fond d’une internationalisation du yuan «plus rapide que prévu» selon Adia. Pékin a d’ailleurs octroyé au fonds l’an passé un relèvement (de 200 à 500 millions de dollars) de son plafond d’investissements par le biais du programme dédié aux investisseurs institutionnels qualifiés étrangers (QFII).

Le fonds d’Abou Dhabi a en parallèle abaissé de 3 points pour la porter de 32 à 42% son allocation-cible sur les actions des marchés développés. Une évolution provenant avant tout d’un moindre optimisme envers l’Europe, Adia ramenant de 25 à 20% la part minimale de ses actifs devant être investis dans le Vieux Continent. L’allocation maximale de 35% est inchangée.

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