Le fonds de pension public japonais commence à se tourner vers des actifs alternatifs

Majoritairement exposé aux obligations d’Etat domestiques, le fonds a conclu un partenariat d’investissement dans les infrastructures
Antoine Duroyon

Le fonds de pension public du Japon (GPIF), doté de 129.000 milliards de yens d’actifs, amorce sa mutation. Selon son dernier rapport trimestriel, les obligations d’Etat (JGB) représentaient 55% du portefeuille à fin décembre, contre 58% trois mois plus tôt. Soit la proportion la plus faible enregistrée depuis la mise en place du fonds sous sa forme actuelle en 2006.

Même si la cible d’allocation est fixée à 60% pour les JGB, les gérants ont l’autorisation de s’en écarter dans la limite de 8%. Ces titres obligataires domestiques ont dégagé un rendement de 0,2%. Dans le même temps, la part des obligations étrangères est restée stable (à 10%), tandis que celle des actions a progressé, que ce soit pour des titres locaux ou internationaux (à respectivement 17,2% et 15,1% pour des rendements de 9,2% et 16,2%). Indépendant du gouvernement sur le plan administratif depuis 2006, le GPIF conserve néanmoins des liens étroits avec le ministère de la Santé. Un comité d’évaluation fixe actuellement les objectifs à moyen terme et peut révoquer le président du GPIF.

Cette dépendance devrait évoluer avec la présentation devant les parlementaires d’un projet de loi d’ici à la fin de la session actuelle, le 22 juin. Le Premier ministre Shinzo Abe a lui-même réclamé une gestion plus flexible et une diversification des investissements. Objectif : contrer l'érosion des actifs liée au vieillissement de la population.

Le GPIF n’a pas attendu d’obtenir son autonomie totale pour engager ce mouvement. Il a ainsi annoncé la création d’un partenariat avec la Banque de développement du Japon (BDJ) et le fonds de pension canadien Omers (Ontario Municipal Employees Retirement System) dans les infrastructures. Le GPIF et la BDJ seront exposés à ces actifs sourcés par Omers via un trust. Les investissements de GPIF et de ses co-investisseurs pourraient atteindre sur cinq ans jusqu’à 2,7 milliards de dollars, soit 0,2% des actifs sous gestion à fin décembre 2013.

Son homologue norvégien a lui aussi publié ses résultats. Le fonds Norges Bank Investment Management, massivement investi en actions (61,2%), a dégagé un rendement de 15,9% l’an dernier. Il s’agit de la deuxième meilleure performance de son histoire. La valeur du portefeuille a grimpé de plus de 1.200 milliards de couronnes sur l’année pour atteindre 5.038 milliards de couronnes (610 milliards d’euros).

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