Le FMI reste prudent sur le sort de l’Ukraine après avoir validé le plan de soutien

Christine Lagarde souligne que la mise en œuvre de l’aide internationale comporte des risques géopolitiques sur fond d’agitation à l’Est du pays
Benoît Menou

Le Fonds monétaire international a prévenu hier qu’il pourrait avoir à réviser le plan d’aide financière de 17 milliards de dollars accordé à l’Ukraine dans le cas où le gouvernement de Kiev perdrait le contrôle des régions de l’Est du pays, industrielles et productrices de charbon, où les séparatistes pro-russes étendent leur emprise. Le FMI, dont le conseil d’administration a approuvé mercredi le versement d’une aide sur 2 ans au pays au bord de la banqueroute, a ajouté qu’une dégradation des relations entre Kiev et la Russie, qui achète un quart des exportations ukrainiennes, pourrait également contraindre au versement d’une aide supplémentaire.

Dans l’immédiat, la décision prise mercredi ouvre la voie au déblocage immédiat d’une première tranche d’aide de 3,2 milliards de dollars, dont les deux tiers renforceront le budget ukrainien. Cette première tranche devrait éloigner à court terme les perspectives d’un défaut ukrainien sur sa dette. D’après les nouvelles autorités ukrainiennes, le PIB du pays devrait se contracter de 3% cette année.

Mais la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a admis devant la presse que la mise en œuvre du plan d’aide comportait des risques géopolitiques, ainsi que des incertitudes liées à la capacité du gouvernement de Kiev de mener à bien des réformes impopulaires réclamées par l’institution internationale. «Nous prenons toutes les précautions afin d’atténuer ces risques», a assuré Christine Lagarde, alors que le déblocage des deuxième et troisième tranches dépendra de l'évaluation des progrès réalisés par le gouvernement de Kiev dans la mise en œuvre du programme d’ajustement convenu avec les négociateurs du FMI. Le conseil d’administration du FMI a d’ailleurs décidé de se réunir tous les deux mois en préalable aux deux prochains réexamens du programme, plutôt que les trois mois habituels, afin de suivre étroitement l’application par Kiev de ses engagements.

«L’Ukraine a fait la preuve ces dernières semaines de sa capacité à entreprendre des réformes et répondu à certaines questions en suspens depuis longtemps. Nous sommes persuadés que l’Ukraine a une occasion à saisir, celle de rompre avec les pratiques du passé, à la fois sur le plan budgétaire, monétaire et de la gouvernance», a déclaré Christine Lagarde. Le gouvernement de Kiev a notamment promis de relever de plus de 50% le prix du gaz à compter d’hier.

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