Le FMI appelle à plus de réformes pour éviter un dérapage de la dette grecque

Le Fonds chiffre à 11 milliards d’euros le déficit de financement pour 2014 et 2015. Il pourrait s’aggraver en cas de dégradation de l'économie
La Rédaction

Le Fonds monétaire international (FMI) s’inquiète de la viabilité à terme de la dette grecque. Selon son rapport rendu public hier à l’issue de la dernière mission d’audit trimestrielle des comptes du pays, menée avec l’Union européenne et la Banque centrale européenne fin juin-début juillet, le pays et ses partenaires de la zone euro vont devoir adopter de nouvelles mesures en 2014 et 2015 pour que la dette redescende comme prévu à 124% du PIB en 2020. Le déficit de financement est chiffré par le FMI à 4,4 milliards d’euros en 2014 et à 6,5 milliards en 2015. Il pourrait même s’aggraver si l’économie grecque devait se dégrader ou se redresser moins rapidement que prévu.

Les économistes du FMI pointent du doigt trois risques principaux : un «déficit des comptes courants plus important que prévu», ce qui ferait fondre le PIB et donc augmenter encore le ratio dette sur PIB, un «choc déflationniste» et un «déraillement du programme de privatisations», dont le résultat est affecté à la réduction de l’endettement. S’ils se matérialisaient, ces risques pourraient provoquer un nouveau dérapage de la dette du pays et contraindre à un nouvel effacement d’une partie de la dette par ses créanciers internationaux, notamment européens.

Le FMI donne dans le détail la foule de réformes qui restent à mener pour continuer de remplir les caisses de l’Etat et respecter le mémorandum qui lie le pays à ses créanciers, allant de l’avancement d’un mois -au 1er aout- de la mise en place d’une taxe sur les parkings de bateaux de loisirs, à la création d’une nouvelle taxe foncière, qui devrait remplacer en 2014 la très décriée taxe perçue via les factures d'électricité (qui touchait 5,6 millions de contribuables) et une autre taxe spéciale sur le patrimoine qui concernait 730.000 contribuables.

Face à ces risques, le Brésil et dix autres pays d’Amérique latine représentés au FMI ont reconnu publiquement avoir voté contre le nouveau versement de l’aide à la Grèce, estimant que le pays aura du mal à rembourser ses créanciers. Compte tenu du poids limité de ce groupe de pays, l’opposition n’a pas empêché le versement mardi par le FMI de la tranche d’aide à la Grèce de 1,72 milliard d’euros, ce qui porte à 8,24 milliards le montant total accordé à Athènes.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...