Le dossier grec ressurgit sur l’agenda politique européen

L’Europe, la BCE et le FMI pourraient s’atteler à la question de la dette grecque dès cet automne. Un consensus s’annonce difficile à trouver
Olivier Pinaud

En annonçant que la Grèce aura probablement besoin d’un nouveau plan d’aide, Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, a mis le feu aux poudres. Hier, Angela Merkel, en pleine campagne électorale, a tenté de calmer le jeu. La chancelière a rappelé qu’il est prématuré d'évoquer le sujet. Un point d'étape sera fait, comme prévu, mi-2014.

Pourtant, aux yeux de nombreux économistes, la question ne pourra certainement pas attendre mi-2014. Au début du mois, le Fonds monétaire international a rappelé qu’il manquera environ 11 milliards d’euros dans les finances grecques en 2014-2015. Hier, Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, a reconnu que l’éventualité d’un nouveau prêt au pays n’est pas exclue. Les créanciers publics ont déjà débloqué 240 milliards d’euros. Mais il a ajouté que d’autres options sont envisageables. «La soutenabilité de la dette peut, par exemple, être renforcée par l’allongement de la durée des prêts», a-t-il précisé au journal finlandais Helsingin Sanomat. Un nouveau prêt ne ferait en effet qu’accroître le stock de dette alors que la Grèce est déjà incapable de la rembourser. Elle représente 176% du PIB, bien au-delà des 120% jugés soutenables par le FMI. Selon les projections, au rythme actuel, elle ne passera pas sous cette barre avant 2022.

La Grèce devrait finir l’année sur un excédent primaire. L’essentiel de ses besoins seront donc destinés à payés les rachats de dette et les intérêts. Un allongement de la durée des prêts du secteur public (FMI, Europe, BCE) permettrait de réduire ses besoins mais cela ne règlerait pas véritablement la question de la soutenabilité de la dette. «Nous pensons qu’une combinaison de nouvelles mesures fiscales et d’une forme de soulagement de la dette détenue par les créanciers publics, qui détiennent à eux seuls 80% de la dette, est l’option la plus probable pour combler ce déficit de financement», estime Citigroup.

Une décote sur la dette détenue par les créanciers publics nécessiterait l’accord des différentes parties. Le FMI a répété qu’il n’accepterait pas de voir sa dette restructurée sans une contribution des Etats européens au-delà de leurs engagements actuels. Angela Merkel a réaffirmé hier qu’elle ne voyait pas de raison de décoter la dette grecque. Les discussions s’annoncent tendues.

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