Le discours de la Fed favorise la collecte sur les fonds de prêts américains

L’annonce d’un probable ralentissement des rachats d’actifs de la Fed renforce l’attrait pour les loans funds protégés des variations de taux
Krystèle Tachdjian

Les investisseurs plébiscitent les fonds américains de prêts à effet de levier («loan funds») alors que les craintes d’une prochaine hausse des taux d’intérêt se renforcent depuis que la Fed a laissé entendre qu’elle pourrait ralentir ses rachats d’actifs dans le cadre de son programme QE3. L’afflux net hebdomadaire de capitaux sur les fonds de loans arrêté au 22 mai s’est établi à 1,2 milliard de dollars, selon Bank of America Merill Lynch qui se base sur des données fournies par EPFR Global. Depuis le début de l’année, la collecte totale sur les loan funds aux Etats-Unis a atteint 26,6 milliards de dollars.

Ce mouvement en faveur de ces actifs risqués a démarré au quatrième trimestre 2012, et s’explique par plusieurs facteurs. Il s’agit d’une part de bénéficier de rendements supérieurs à ceux désormais offerts par les obligations spéculatives, et aussi de se protéger contre les évolutions de taux d’intérêt. Les investisseurs estiment que la Fed a donné des signaux clairs d’un ralentissement de son programme d’assouplissement monétaire, et s’attendent même à ce que cela intervienne dès le quatrième trimestre 2013.

«Ce que la Fed est en train de faire, c’est de dire au marché de se préparer», a indiqué à Reuters Michael Temple, le vice-président de Pioneer Investments. Il s’attend à ce que les investisseurs vendent des obligations d’Etat américaines en anticipation de l’allègement progressif du programme de soutien de la banque centrale américaine, ce qui conduirait à une hausse des taux.

Dans ce contexte, il considère qu’il convient de privilégier les corporate loans qui offrent une protection contre les variations de taux d’intérêt, car ils sont libellés en taux variable.

Les fonds américains tirent aussi profit de la quête de rendement des investisseurs qui avaient privilégié en 2012 la dette obligataire high yield devenue aujourd’hui un peu moins rémunératrice. Les fonds américains de dette spéculative high yield, moins recherchés ont accusé une nouvelle semaine peu dynamique en entrées de capitaux avec seulement 243 millions de dollars de flux positifs. De leur côté, les fonds de dette de catégorie investment grade résistent bien avec un afflux net hebdomadaire de 1,6 milliard ce qui est supérieur à la moyenne enregistrée depuis le début d’année.

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