Le déficit public américain pointé du doigt par les économistes de la NABE

L’association prévoit un déficit public de 1.400 milliards de dollars en 2011, contre 1.100 milliards en novembre, malgré une croissance de 3,3 %
Patrick Aussannaire

Dès 1975, l’économiste américain Milton Friedman intitulait un ouvrage «There’s no such thing as a free lunch», institutionnalisant l’idée que la relance budgétaire par le déficit public était inefficace et source de chômage élevé. Plus de 35 ans plus tard et deux crises résolues par des politiques monétaires et budgétaires laxistes, le déficit budgétaire américain est devenu la première source d’inquiétude. C’est en tous cas ce que révèle une étude publiée par la National Association for Business Economics (NABE).

Les 47 économistes constituant le panel de la NABE ont relevé leurs prévisions de déficit public pour 2011 à 1.400 milliards de dollars, contre 1.100 milliards lors de leur précédente estimation réalisée en novembre dernier. Des prévisions plus optimistes que celles du gouvernement américain qui projette un déficit record de 1.650 milliards en 2011, soit 10,9% du PIB. La réduction du déficit de 1.100 milliards proposée par Barack Obama sur les dix prochaines années, ou 110 milliards par an pour un budget annuel de 3.700 milliards, soit une baisse de 0,7 point de déficit rapporté au PIB, paraît dérisoire. La commission Bowles-Simpson estimait de son côté que le déficit américain devra être réduit d’environ 4.000 milliards de dollars d’ici 2020 pour éviter une crise fiscale. Et l’OCDE de s’inquiéter de l’explosion de la dette à partir de 2012, liée aux départs en retraite de la génération baby boom, avec la hausse conjointe des dépenses de santé et de paiement des retraites.

Pourtant l’économie américaine tourne à bon régime. La NABE a révisé sa prévision de croissance pour 2011 à 3,3% contre 2,6% en novembre, aidée par «un rebond de la demande des consommateurs et des entreprises, une croissance mondiale soutenue, notamment en Asie, et une politique monétaire accommodante» selon le président de la NABE, Richard Wobbekind. La consommation des ménages, qui représente 70% du PIB américain, devrait progresser de 3,2% cette année, contre 2,4% prévu en novembre dernier. Pourtant, la NABE prévient que le chômage devrait rester élevé. La société de gestion GaveKal estime que «le maintien d’une politique budgétaire et monétaire accommodante s’avère complètement inadéquate aux conditions économiques actuelles» et conduit à un chômage élevé, une mauvaise allocation du capital et une stagnation des marchés financiers.

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