Le CSF invite à plus d’efforts pour des rémunérations moins porteuses de risque

Le Conseil de stabilité financière estime que des progrès ont été accomplis mais que la transparence des données laisse encore à désirer
Pierre Tubiana

En matière de rémunération, «de réels progrès ont été réalisés, mais les autorités nationales ou les entreprises doivent faire plus d’efforts pour s’assurer que l’application effective des «Principes et Standards» conduit bien à plus de prudence» de la part des professionnels de la finance. Ce constat émane du Conseil de stabilité financière (CSF ou Financial stability board, FSB) qui, saisi par le G20 à l’issue de la crise de 2007-2008, a rendu hier son second rapport d’étape sur la mise en œuvre de ses nouvelles normes dans ce domaine (Principes et Standards, P&S).

Dans son tour d’horizon, l’instance chargée de coordonner les travaux des régulateurs nationaux décrit quelques uns des défis et des changements de pratiques observés en matière «d’ajustement du risque ex ante, d’alignement de la rémunération sur la performance (y compris les malus et les mécanismes de remboursement) et d’identification des preneurs de risques importants». Il souligne que «toutes les juridictions des membres du Conseil de stabilité financière (sauf l’Argentine et l’Indonésie) ont fini de transposer les principes et standards du CSF dans leur réglementation ou leur orientation.»

Mi-rassurant, mi-alarmant, le CSF précise que «la transparence sur les pratiques en matière de rémunération a bien été améliorée», et que ces améliorations résultent des exigences accrues de transparence imposées aux sociétés cotées en bourse et à l’adoption de normes prudentielles, y compris celles prévues par Bâle 3. Mais «il est encore généralement difficile pour les autorités de régulation et le public d’avoir un accès fiable à des données cohérentes et faciles à comprendre concernant les structures des rémunérations dans les grandes sociétés à travers les juridictions», critiquent les auteurs.

De leur côté, les entreprises soumises aux nouvelles normes en matière de rémunération continuent de se plaindre de leurs conséquences sur la distorsion de concurrence qui pourrait en naître, souligne le rapport. Mais, poursuivent les auteurs, les autorités nationales n’ont encore décelé aucun signe réel que l’application des P&S ait empêché ou diminué la capacité des institutions contrôlées de recruter ou de retenir des talents. «Le processus bilatéral de gestion des plaintes, que le CSF a initié afin de faire remonter de telles doléances, n’a toujours pas été activé par les firmes», note l’organisme.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...