Le cours de «Dr Copper» affiche une insolente santé

Le prix du cuivre restera sous pression le temps que l’équilibre offre-demande s’ajuste par amélioration de la croissance mondiale et/ou baisse de la production
S. Berthelet, A. Bonneviot, SMA Gestion

Le cuivre est un métal industriel à part. En raison de son utilisation intensive dans la construction (environ 30% de la demande) et de l’importance de la consommation chinoise (42% de la demande), beaucoup classent le cours du métal rouge parmi les indicateurs clés de l’activité économique mondiale, d’où son surnom de «Dr Copper».

A 7.300 dollars la tonne, le prix se situe désormais nettement en deçà de son plus haut historique (10.200 dollars/t début 2011). C’est un ajustement sensible mais somme toute limité relativement aux autres métaux industriels. Les cours du nickel et de l’aluminium ont en effet reculé de 18,5% et 13,2% respectivement en 2013 contre -7,2% pour le métal rouge. De plus, à ces niveaux de prix, les principaux producteurs dégagent une rentabilité financière encore très satisfaisante.

Or, l’équilibre offre-demande s’est nettement dégradé depuis quelques trimestres. Du côté de l’offre, après deux années en déficit et des retards de projets, des investissements massifs, au Chili notamment (28% des réserves mondiales), ont permis de relancer la production et devraient maintenir le marché en surplus (200 tonnes prévues pour 2014). Du côté de la demande, la croissance chinoise est moins forte et plusieurs indicateurs du marché local de la construction (mise en chantier, prix de l’immobilier) laissent penser que les bonnes statistiques d’importations de cuivre par la Chine (+28% en 2013) reflètent plus une hausse des stocks officiels et officieux qu’une demande physique finale dynamique.

Les pays de l’OCDE, qui connaissent globalement une croissance faible, devraient par ailleurs enregistrer une demande finale atone. Les stocks se maintiennent à des niveaux élevés avec une moyenne de 4,2 semaines de consommation, contre une moyenne historique à cinq ans de 3,5.

De plus, l’engorgement des entrepôts du London Metal Exchange (LME), qui paralyse le marché de l’aluminium, ne semble pas affecter les autres métaux industriels et les nouvelles règles du LME qui entrent en vigueur en avril pourraient faciliter la disponibilité de l’ensemble des métaux dans les entrepôts (aluminium, cuivre, nickel, zinc, plomb).

En conclusion, il semble probable que le prix du cuivre reste sous pression le temps que l’équilibre offre-demande s’ajuste par une amélioration de la croissance mondiale et/ou une baisse de la production.

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