
L’Australie ouvre la porte à une nouvelle baisse des taux le mois prochain
La RBA passe son tour ce mois-ci, mais ouvre grand la porte à un nouvel assouplissement monétaire qui pourrait intervenir dès le mois prochain. La banque centrale australienne a annoncé ce matin que le conseil des gouverneurs avait décidé de laisser son taux directeur inchangé à 3% à l’issue de sa réunion mensuelle. Cependant, dans son communiqué, la RBA précise que «les perspectives d’inflation, telles qu’elles se présentent aujourd’hui, donnent des marges de manœuvre pour un nouvel assouplissement de la politique monétaire, s’il s’avère nécessaire pour soutenir la demande».
Sur les quelques jours ayant précédé la réunion, le vent des anticipations concernant la décision de la RBA avait vite évolué. Si hier seuls 4 économistes sur les 28 interrogés par Bloomberg tablaient sur une nouvelle baisse des taux de 25 points de base (pb), ils étaient 7 jeudi à prédire une telle décision. Goldman Sachs Group et JPMorgan font partie des banques ayant révisé leur jugement suite à la hausse de 76% du prix du minerai de fer depuis son plus bas de trois ans atteint en septembre qui fait suite à l’annonce d’un programme de constructions d’infrastructures en Chine. Pour la réunion du mois de mars de la RBA, les marchés prévoient une baisse des taux de 25 pb pour les fixer à 2,75% avec une probabilité de 58%.
Des changements qui ont eu un fort impact sur le marché des changes. Si le renforcement des prévisions d’un statu quo à la réunion de ce matin ont tiré à la hausse du dollar australien qui a établi hier la meilleure performance des devises du G10, l’annonce d’une possible nouvelle baisse des taux directeurs en mars faisait reculer la devise ce matin de 0,3% contre le billet vert à 1,0402 et contre yen à 96,11 après avoir atteint 97,11 à New York, son plus haut niveau depuis août 2008. Depuis le mois de juin 2012, elle s’est renforcée de 7% contre dollar et de 27% contre yen.
La force du dollar australien qui fait plus que jamais figure de valeur refuge constitue une source d’inquiétude croissante de la part des autorités du pays qui craignent une baisse de la compétitivité de l’économie australienne. «Le taux de change reste plus élevé que ce que nous pouvions anticiper, compte tenu de la baisse observée des prix à l’exportation, de la faible demande de crédit, certains ménages et entreprises continuant de rechercher des niveaux d’endettement plus faibles» indique le gouverneur de l’autorité monétaire, Glenn Stevens, dans son communiqué.
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Italie : face à la baisse des ventes, les vignerons d'Asti baissent leur production
Castel Boglione - De bonnes vendanges se terminent et les feuilles commencent à jaunir autour d’Asti, dans le nord de l’Italie, mais cette année des raisins resteront dans les rangs: les vignerons ont décidé de produire moins face à la baisse des ventes en Russie et en Amérique. Après deux années compliquées, l’Italie devrait se classer cette année premier producteur mondial de vin, devant la France, selon les estimations publiées début septembre par les vignerons. Mais «c’est une médaille en chocolat», regrette le secrétaire général de l’Union italienne des vins, Paolo Castelletti. «La consommation de vin baisse, surtout sur notre principal marché à l’export, aux Etats-Unis. Les baby boomers, en vieillissant, réduisent leur consommation». Sans compter les droits de douane américains, qui rendent les exportations moins profitables et pourrait porter les vins italiens au-dessus de la «barre psychologique» de 20 dollars la bouteille, selon M. Castelletti. Les vins d’Asti sont aussi particulièrement appréciés en Russie, mais la demande a baissé depuis le début de la guerre contre l’Ukraine. Quelque 17 millions de bouteilles s’y étaient encore écoulées en 2023, puis 12 en 2024, et l’objectif pour 2025 est de surnager à 10 millions. Au total, la demande à l’export pour les vins italiens a ralenti de 4% sur les cinq premiers mois de 2025. Il s’agit alors de miser toujours plus sur la qualité plutôt que sur la quantité, selon M. Castelletti. Mais alors que certains vignobles en France ont décidé d’arracher des vignes, et que la Commission européenne pousse dans ce sens, l’Union italienne des vins milite plutôt pour une production qui s’adapte aux fluctuations du marché, «en accordéon». Vins légers Autour d’Asti (Piémont, nord), les vignerons ont ainsi décidé de produire moins de vin pétillant cette année, passant de 10 à 9 tonnes de muscat blanc par hectare de vigne. Dans son domaine entouré de vignes à perte de vue, la Ca’ dei Mandorli (la maison des amandiers), Stefano Ricagno analyse ses premiers jus avec un oenologue français. Au-dessus de la cave, sous un soleil de plomb, des vendangeurs indiens donnent les derniers coups de sécateur dans les vignes. Les vendanges ne se sont jamais terminées aussi tôt, remarque le viticulteur en baskets blanches: «on pensait produire beaucoup, mais il a fait très chaud. La récolte du muscat est presque en ligne avec nos objectifs (abaissés)». Héritier de six générations de vignerons, Stefano Ricagno, 46 ans, préside l’appellation d’origine contrôlée «Asti», qui couvre près de 10.000 hectares de collines inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco. Asti s’est fait un nom avec des mousseux dorés à faible teneur en alcool, généralement autour de 7% pour l’"Asti» et de 5% pour le «Moscato», dont la quasi-totalité de la production est vendue aux Etats-Unis. Les ventes de l’AOC «Asti», de 100 millions de bouteilles en 2023 et 90 en 2024, devraient tomber à 85 millions en 2025, et les vignerons voient augmenter leurs stocks. «On verra en 2026 si les guerres se terminent, et que les marchés se reprennent», lance Stefano Ricagno. D’autres appellations italiennes comme la Valpolicella en Vénétie ont aussi réduit les volumes cette année face à ce marché incertain. - Artisanaux - D’autres vignerons ne veulent pas entendre parler de ces quotas et appellations. A quelques kilomètres d’Asti, à Nizza Monferrato, Francesco Pozzobon, 35 ans, a repris des vignes abandonnées et les laisse vivre sans produits phytosanitaires, semant entre les rangs des trèfles et des fèves. «On a trop produit et mal produit», regrette le jeune viticulteur. «Avec la baisse de la demande, il y aura un écrémage naturel». Et si le rendement de sa Tenuta Foresto est bien plus irrégulier et faible que celui de ses voisins, à 3 tonnes de l’hectare, il vend cher et jusqu’en Chine ses vins «artisanaux». Pour rebondir, l’appellation Asti veut que ses bulles conquièrent l’apéritif, alors qu’elles sont cantonnées au dessert en Italie, en surfant sur le nouveau goût des clients pour des vins moins forts en alcool, souligne Stefano Ricagno. Taimaz SZIRNIKS © Agence France-Presse