L’AMF fait le ménage dans les publicités des courtiers sur change

Les produits complexes et à effet de levier feront bientôt l’objet d’une doctrine que publiera l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité
Tân Le Quang

Après avoir tiré à plusieurs reprises la sonnette d’alarme sur les campagnes publicitaires agressives émanant de sites internet non autorisés proposant des produits à effet de levier - allant des options binaires au trading sur le Forex - l’AMF durcit le ton. L’Autorité des marchés a annoncé hier la signature d’une convention avec l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) visant à associer leurs expertises et diffuser les bonnes pratiques auprès des professionnels concernés.

L’accord permettra d’organiser les relations entre les deux autorités et l’échange d’informations à l’occasion de leur activité de veille des campagnes publicitaires sur les produits financiers et à l’issue des revues de documentation. «L’ARPP pourra ainsi échanger avec l’AMF sur des publicités ‘exemplaires’ ou sur celles qui ont appelé une intervention de sa part, dans la limite du respect de la confidentialité et des règles du secret professionnel», notent les régulateurs.

«Très prochainement, une fiche de doctrine sur la publicité de produits financiers complexes et à effet de levier sera publiée par l’ARPP, prélude à l’élaboration par ses adhérents d’une Recommandation déontologique plus générale visant ce thème, après avis des associations et des professionnels réunis au sein du Conseil Paritaire de la Publicité (CPP)», a ajouté Dominique Baudis, président de l’ARPP. Annonceurs et médias pourront travailler avec l’AMF qui pourra saisir le jury de déontologie publicitaire de l’ARPP en cas de publicité douteuse ou mensongère.

«Si elle n’interdira pas aux acteurs off-shore non-régulés en France de faire de la publicité à destination de la clientèle française, la doctrine les obligera à faire de la publicité respectant la déontologie», se réjouit Gwénaël Moy, directeur général d’IG Markets, qui a poussé à cette réglementation. Le dirigeant ajoute qu’à l’instar de SaxoBank, IG Markets s’est retiré de certains médias français qui diffusaient aussi la publicité de courtiers aux pratiques douteuses. Selon le dirigeant, «cette initiative vise les acteurs du Forex, le marché de gré à gré étant plus facilement manipulable par des escrocs». Il espère, dans une prochaine étape, que les régulateurs étudient le cas des nouvelles formes de publicité en ligne passant par des DSP et le SSP (demand et sell-side platform, ndlr) qui ne contrôlent pas toujours l’origine des publicités.

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