L’aggravation de la crise politique en Italie fait craindre de nouvelles élections

Après la démission de cinq ministres du parti de Silvio Berlusconi, le président du conseil demandera mercredi un vote de confiance du Parlement
Yves-Marc Le Reour

Le chef de l’Etat italien Giorgio Napolitano et le président du conseil Enrico Letta misent désormais sur une solution de la dernière chance. A l’issue d’un entretien hier soir entre les deux hommes, le président de la République a annoncé qu’Enrico Letta allait se présenter devant le Parlement pour tenter de trouver une porte de sortie à la crise politique provoquée par la démission samedi soir des cinq ministres du parti du Peuple de la Liberté (PDL), dirigé par Silvio Berlusconi.

Giorgio Napolitano et Enrico Letta «ont discuté de toutes les solutions possibles pour éviter l’organisation d'élections anticipées», indique le communiqué de la présidence en soulignant le «climat de grande incertitude» créé par les déclarations confuses de certains membres du PDL sur leurs intentions. Le président du conseil a de son côté précisé qu’il demanderait, probablement mercredi, un vote de confiance du Parlement et qu’il tirerait «les conclusions qui s’imposent» si les députés la lui refusent.

Silvio Berlusconi, qui pourrait être déchu cette semaine de son mandat de sénateur, a appelé les ministres de son parti à quitter la coalition, au pouvoir depuis seulement 5 mois, suite au refus du gouvernement de renoncer à une hausse de la TVA à laquelle s’oppose le PDL. Une explication contestée par Enrico Letta qui a accusé l’ancien Premier ministre d’avoir proféré «un énorme mensonge» pour justifier un «geste fou et irresponsable». Federico Santi, analyste au cabinet de conseil Eurasia Group, juge que des élections anticipées «constituent le scénario le plus probable».

Cette nouvelle crise politique ne contribuera pas à améliorer les perspectives de l’économie italienne, alors que le Fonds monétaire international a publié vendredi une prévision de déficit budgétaire de 3,2% du PIB pour la Péninsule en 2013, supérieure à celle de 2,9% retenue par le gouvernement. L’institution recommande par ailleurs au pays de libéraliser son marché du travail et son secteur des services, et de relancer un programme de privatisation pour le moment suspendu. Sur les marchés financiers, la nervosité des investisseurs était déjà perceptible depuis quelques jours, comme en témoigne sur l’ensemble de la semaine écoulée la hausse de 13 points de base du rendement des emprunts d’Etat à 10 ans, à 4,42%.

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