L’accès au crédit cesse progressivement de se dégrader en zone euro

Les conditions d’octroi de prêts se sont assouplies pour les ménages à la fin de 2013. La demande des entreprises et des particuliers reste très faible
Solenn Poullennec

Les conditions d’accès au crédit en Europe cessent de se dégrader, certes, mais très graduellement. L’enquête trimestrielle menée auprès d’une grosse centaine de banques pour le dernier trimestre de 2013, «atteste de nouveau de la stabilisation des conditions de crédits pour les entreprises et les ménages dans le contexte d’une faiblesse persistante de la demande de prêt», résume la BCE. «Bien que l’importance des améliorations dans le sondage soit assez modeste, c’est une continuation de la tendance positive que nous avons observée récemment», commente Colin Bermingham, chez BNP Paribas CIB.

Dans le détail, le pourcentage net des banques faisant état d’un resserrement des conditions de crédit aux entreprises continue de diminuer par rapport au troisième trimestre de 2013 (de 5% à 2%). Du côté des ménages, les conditions d’octroi de crédit à l’habitat se sont même légèrement assouplies à la fin de 2013 (pourcentage net à -1% contre 3%). Pour les trois premiers mois de 2014, les banques estiment même qu’elles arrêteront de resserrer les conditions de crédit aux entreprises et les assoupliront pour les ménages.

Les données sur la demande de crédit sont moins encourageantes. La demande de la part des entreprises continue de baisser, en raison de la faiblesse de l’investissement mais cette baisse est moins marquée d’un trimestre sur l’autre (à -10% contre -12%). Cependant, alors que la demande des ménages avait cessé de reculer au troisième trimestre, elle est légèrement repartie à la baisse à la fin de l’année dernière (-3% contre 5%). La demande pour les crédits à la consommation a aussi légèrement reculé (-1% contre 1%). Pour 2014, les banques estiment toutefois que la demande devrait progresser. «Clairement relancer la croissance du crédit dans la zone euro reste un gros défi», conclut l’économiste d’UBS, Reinhard Cluse.

Comme elle a l’habitude de le faire, la banque centrale a par ailleurs interrogé les banques sur leur accès au financement. Leur exposition à la dette souveraine et leur part de collatéral en titres souverains a, de façon encore plus marquée qu’aux trimestres précédents, favorisé une amélioration de leurs conditions de financement. Les banques font état d’une détérioration de leur accès au financement de détail (dépôts à court et long terme) et aux instruments monétaires. En revanche, les conditions d’émissions de dette se sont améliorées.

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