La SEC minimise l’effet des ETP sur le prix des métaux

En dépit des critiques, le régulateur ne s’est pas opposé au lancement par JPMorgan d’un fonds indiciel sur le cuivre
Solenn Poullennec
La SEC ne s'oppose pas au lancement d'une ETF sur le cuivre par JPMorgan. Photo: Brent Lewin/Bloomberg
La SEC ne s'oppose pas au lancement d'une ETF sur le cuivre par JPMorgan. Photo: Brent Lewin/Bloomberg  - 

Le régulateur américain ne croit pas que la cotation d’un ETF (exchange-traded fund) sur le cuivre par Nyse Euronext aura des conséquences négatives sur le marché du métal. En avril dernier la plate-forme Nyse Arca, avait déposé auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) une demande d’autorisation de cotation pour le fonds indiciel coté de JPMorgan, JPM XF Physical Copper Trust. Plusieurs acteurs avaient critiqué cette innovation assurant que le produit pourrait avoir un impact sur les prix. En vain.

Le régulateur a demandé au public en juillet de lui apporter des éléments tendant à démontrer empiriquement que le développement d’ETP (exchange-traded products) adossés à de l’or, de l’argent ou encore du platine ont eu un effet sur les marchés sous-jacents. Dans une note d’une dizaine de pages publiée le 6 novembre dernier, la SEC assure que «l’équipe n’a trouvé aucune preuve statistique faisant état d’une causalité entre les flux d’investissements historiques dans les ETP de métaux et le prix de ces métaux». Pour parvenir à cette conclusion, la SEC a étudié l’évolution de cinq produits adossés à des métaux, qui ont été les premiers à être listés sur leurs marchés respectifs et sont devenus les plus gros en termes d’actifs sous gestion (IShares Silver Trust, SPDR Gold Trust, ETFS Platinum Trust, ETFS Physical Palladium, ETFS Physical Copper).

Les conclusions de l’étude risquent de décevoir Southwire, un grand consommateur de cuivre aux Etats-Unis, et le courtier Red Kite qui s’opposaient au nouvel ETF. Dans une lettre à la SEC, des avocats représentant des «investisseurs actifs sur le London Metal Exchange» estimaient que le fonds de JPMorgan réduirait de 61.800 tonnes la quantité de cuivre disponible sur le marché, soit 30% du stock de matière première immédiatement livrable.

A leurs yeux, le fonds ferait artificiellement gonfler les prix du cuivre, notamment aux Etats-Unis. Et d’ajouter que contrairement à l’or ou à l’argent, le métal est détenu à des fins industrielles et non d’investissement. Cette position a aussi été défendue par des politiques comme le sénateur démocrate, Carl Levin. Il a aussi demandé à la SEC de ne pas autoriser le fonds.

Dans la même note, la SEC assure qu’elle n’a pas trouvé de relation statistique solide entre les stocks de cuivre du London Metal Exchange et les prix du cuivre sur cette Bourse.

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