La Russie amorce une ouverture historique de ses marchés obligataires

Depuis hier, Euroclear Bank assure le règlement du marché des obligations souveraines qui s’ouvre ainsi aux investisseurs de 45 pays
Patrick Aussannaire

Moscou se rêve en centre financier international. Avec un peu de retard, Euroclear Bank assure depuis hier le règlement des transactions en obligations souveraines russes (OFZ), ce qui permet aux investisseurs de 45 pays d’accéder directement à ce marché qui offre des rendements relativement élevés.

Dans son communiqué, le principal dépositaire russe ajoute qu’«Euroclear Bank pourra également offrir des services pour d’autres obligations souveraines et municipales, obligations d’entreprises et titres émis par des entités étrangères». Une avancée qui «marque une nouvelle ère dans la capacité de la Russie à financer sa croissance et son développement sur les marchés de capitaux internationaux», selon Frederic Hannequart, président d’Euroclear Bank.

BNP Paribas anticipe en outre que cette mesure devrait entraîner un afflux de capitaux étrangers de 10 à 20 milliards de dollars sur le marché local de la dette, ce qui conduira également à une baisse progressive des rendements de 30 à 50 points de base (pb). Moscou est plus optimiste et table sur une baisse des rendements de 100 pb, dans la mesure où le pays disposera de la capacité d’accroître ses placements nets de dette locale à 1.000-1.300 milliards de roubles (24,6 à 32 milliards d’euros) par an «sans risque d’un effet d’éviction des emprunteurs corporates du marché de la dette locale» ajoute BNP Paribas.

Actuellement, les investisseurs étrangers ne détiennent que 5% de la dette souveraine russe, et VTB capital prévoit un doublement voire un triplement de cette proportion suite à cette décision, grâce à une augmentation de la pondération des titres russes dans les indices internationaux. Pourtant, la première émission du Trésor à 5 ans qui s’est déroulée hier n’a permis de lever que 68% du montant visé, avec un rendement consenti de 6,27%.

Le marché sera en outre soutenu par une demande record de la part des emprunteurs russes qui ont émis 28,6 milliards de dollars d’obligations en euros depuis le début de l’année, après seulement 18 milliards sur l’ensemble de l’année 2012. Un montant qui place déjà la Russie au deuxième rang des pays émergents les plus actifs sur ce segment, derrière le Brésil avec 34,4 milliards de dette émise en 2012.

La Russie a déjà amorcé un effort d’ouverture de son marché actions avec le lancement, prévu le 15 février, de l’IPO de la Bourse de Moscou.

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